mardi 21 juillet 2009

Le contraste se trouve au coin de Peel et de la Gauchetière. Mais il peut être situé à plein d'autres endroits. Combien parmi nous aurons vu ce magnifique quasi-vestige religieux et ce produit pompeux architectural partager le même bout de ciel? Combien avant nous ont fréquenté St George's sans même soupçonner les lignes étranges et vaguement futuristes qui l'avoisineraient un jour? Et combien (bon là vous me voyez venir...) après nous n'auront que l'opportunité d'une impression virtuelle de ce qu'était une église anglicane pour peu qu'ils daignent s'en montrer intéressés???

Sommes-nous des êtres de transition qui s'imaginont évoluer entre deux ères? Ne serait-ce pas plutôt qu'une simple chimère dans laquelle nous aimons nous complaire puisque chaque génération vit ses traumatismes de changements, de bouleversements, où chaque être s'adapte, plus ou moins adéquatement, à un monde qu'il trouve trop rapide, trop drastique, trop audacieux, trop osé.

Le monde va-t-il vraiment trop vite? En quoi tel truc est-il trop audacieux? Pourquoi serais-je choquée? En quoi est-ce si osé?

Le vestige est là, l'affreux truc gris aussi. Quand l'un disparaîtra, je m'adapterai. Peut-être serais-je triste, mais j'oublierai, éventuellement. Par contre, d'autres n'oublient pas. Ou choisissent de ne pas le faire. Paradoxalement, dans ma pensée, ils ont leur place, car ils sont notre mémoire. Ne me demandez pas pourquoi, mais j'ai envie qu'ils se rappellent à ma place, qu'ils soient ma mémoire.


Je ne peux pas à la fois me rappeler et m'adapter, ça me semble impossible. Si je reste figée devant le vestige, moi aussi je disparaîtrai.

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