samedi 23 juillet 2011

Donner.

Pourquoi?

La générosité dont les autres font preuve avec moi m'émeut toujours un peu car je ne la comprends pas. Accepter un cadeau (car je ne vais quand même pas le refuser, y a-t-il quelque chose de plus horrible à faire à quelqu'un que de refuser sa bonté) revêt toujours pour moi un certain embarras.

C'est pas que je ne crois pas mériter les égards et la gentillesse.

Mais pas tant que ça.

Je suis foncièrement égoïste. Je ne fais pas souvent de cadeaux.

Alors je ne comprends pas quand les gens persistent à être si généreux avec moi. Je ne me monte jamais ne serait-ce qu'au tiers de la hauteur de leur grâce.

Je ne donne franchement qu'à ceux que j'aime profondément. Et puis pas souvent.

Je ne demande jamais aux autres s'ils vont bien, sauf si ça m'intéresse vraiment.

Et c'est rare.

Je suis complètement insensible à tous les quêteux de ce monde.

Même mon temps, je ne le donne pas aisément.

Je préfère souvent être seule plutôt que d'appeler un ami.

Je ne donne pas souvent de nouvelles.

Je suis poche pour retourner les appels.

Je ne comprends pas la motivation du don. C'est dire... Ça me prend une raison pour donner. Ça ne me vient pas naturellement.

Je préfère le don anonyme. Je ne veux pas donner l'impression à l'autre qu'il m'est redevable. Je n'aime pas les réciprocités obligées.

Faut que ce soit senti, faut que ça vienne tout seul.

dimanche 17 juillet 2011

Un bout de mon nouvel amoureux.

Ne riez pas, ce n'est pas aussi pathétique que ça sonne a priori.

Ça faisait longtemps que je pensais à lui, alors voilà maintenant nous sommes acoquinés. La semaine dernière, avant qu'il ne devienne officiellement mien, je n'avais de pensées que pour lui.

Il passe toutes ses nuits à mes côtés.

Hier, nous sommes allés faire notre première balade ensemble et déjà il m'a fait mal. Comme un vrai amoureux.

Mais j'ai tout de même hâte qu'on remette ça. Je lui ai déjà pardonné.

De toute façon, on va vieillir ensemble, on va s'user mutuellement jusqu'à ce que l'un de nous deux ne rende l'âme.

Ce matin à mon réveil, je l'ai caressé du bout des orteils. Je l'ai longuement reluqué avant de me décider à me lever.

C'est une belle pièce, je suis assez fière de parader avec.

Bon, c'est un peu macho de dire ça mais m'en fous.

Je pense à toutes les heures qu'on va passer ensemble à lentement s'apprivoiser.

Une jolie raison de vouloir rentrer à la maison. Une immense source de liberté et d'accomplissement.

Alors voilà, je voulais partager mon nouveau coup de foudre mécanique.

lundi 11 juillet 2011


Même parmi le groupe, souvent je me réfugie dans mon univers.

Ce n'est cependant pas de la solitude, de la souffrance ou du pleurnichage.

Je décroche.

Ce n'est pas que vous soyez ennuyants ou agressants, mais je déconnecte.

Ce n'est pas non plus que j'ai envie d'être ailleurs, c'est juste que je m'évade.

Je ne sais pas si c'est un sentiment franchement universel ou si je suis juste cinglée, mais c'est ainsi.

Je trouve que l'homo sapiens s'étourdit.

Il parle trop, il cherche la frénésie à tout moment.

La compagnie des autres se doit d'être palpitante à tout instant.

Il réagit trop, il ne ressent pas assez. Il babille incessamment, il refuse les silences.

Il m'essouffle.

Il compte sur les autres pour meubler son intérieur.

Parfois, je n'ai plus envie de vous entendre, je veux juste vous observer. Voir toutes ces têtes si familières revêtir soudainement un nouveau visage, celui qu'arborerait un parfait étranger. Découvrir ce détail physionomique qui m'avait jusque-là échappé, trop occupée que j'étais à vous donner la réplique.

Alors je me planque au milieu de cette mer humaine pour mieux garder une distance.

Celle dans laquelle vous devenez une source inépuisable de magie et de surprise.

dimanche 3 juillet 2011

ll y a trois milliards de clichés possibles à balancer à propos du temps.

Pas de soucis, je vais vous épargner ça.

Ce matin, à 8h34, les pieds dans le fleuve, je l'ai arrêté.

Vous ne le savez probablement pas mais il n'était que là, juste pour moi, à ma merci, à mon service.

Il attendait que je lui donne le feu vert pour continuer.

Évidemment, comme nous n'avons pas d'autres repères que les siens, je ne saurais pas chiffrer son attente.

J'en avais marre de toutes ces choses qui m'échappaient. Je voulais faire fi d'un contexte. Je n'avais pas envie que la trotteuse n'embrouille le ménage que je faisais dans mes pensées.

Alors, j'ai décidé de me foutre de lui et convenir qu'il n'existait plus. Il n'y avait plus de vagues, plus de bruits, plus rien pour me perturber ou m'étourdir.

J'ai fait cette image pour vous montrer comment on procède. On déclenche et ensuite on ignore franchement tout.

On le prend, au lieu d'être pris par lui, c'est tout.

Maintenant, il peut continuer à faire toutes sortes de conneries...