mardi 6 mars 2012


Ce soir, je t'écris depuis ma cellule.

Ici, en prison, il n'y a pas de silence.

Même quand tout le monde dort.

Il y a toujours ce tourbillon dans ma tête, amplifié par le silence environnant. Tellement de bruits, tellement de chaos.

Même si j'ai la liberté de laisser ma porte ouverte, rien n'y changerait, car en fait, être ici, c'est découvrir ma prison intérieure.

Elle est bien plus robuste que les épais murs de béton qui m'entourent.

Quand on est seul, dans un monde étranger, sans repère, sans personne, elle nous saute au visage.

Tous ses démons sont maintenus dans 2 mètres carrés, pas moyen de les chasser.

Toutes nos peurs ressurgissent, des plus risibles aux plus enfouies.

Mais je cerne dorénavant le magnifique piège: si je devais maintenant refermer la lourde porte, je retrouverais ma sacro-sainte sécurité de pacotille. Une jolie paix, une belle sérénité de surface.

Les démons s'assoupiraient à nouveau au fond de moi.

Tandis que si je sors, dans ce monde terrifiant et inconnu, j'accepte de n'avoir aucun contrôle sur la suite des choses.

Je fais confiance.