lundi 27 décembre 2010

À l'aube de cette nouvelle année, je ne vais pas vous emmerder avec mes résolutions du Nouvel An ni avec mes opinions sur le gaz de schiste.

Je souhaite plutôt m'adresser à ceux qui, en 2010, ont su me rappeler combien j'étais forte et solide lorsque j'avais tendance à l'oublier,

À ceux qui, sans fausse pudeur, m'ont honoré par leur confiance en s'ouvrant à moi, en toute vulnérabilité,

À ceux qui m'ont fait rire lorsque j'en avais bien besoin, avec leur sens du ridicule, leur ironie, leur magnifique sarcasme, avec leur humour fin et cinglant,

À ceux qui ne m'ont pas ménagée, qui m'ont confrontée, à ceux qui m'ont mise devant le miroir,

À tous ces hommes charmants qui ont osé gâter, choyer, protéger la sale gamine en moi,

À tous ceux qui ont cru en mes folles ambitions sportives, avec leur enthousiasme et leur curiosité,

À mon fils qui me trouve cool,

À ceux qui m'ont fait «ronronner» (comme dirait ma douce Julie) de plaisir et de contentement, avec une belle assiette, une succulente bière ou un vin divin,

À ceux qui m'ont dévoilé leur univers, qui m'ont ouvert les portes de leur habitat naturel,

C'est grâce à vous que j'ai constamment le sentiment d'avancer, grâce à vous que j'ai de plus en plus la certitude que ma vie m'appartient,

eh bien merci, vous êtes fantastiques.

C'est tout.

dimanche 19 décembre 2010


À chaque fois que je décide d'aller marcher dans la neige, c'est un gage de quiétude.

Et de contentement.

Je ne sais pas pourquoi tant de Québécois ont de la difficulté à assumer leur nordicité car j'y vois tant d'avantages.

On vit probablement dans un des climats les plus diversifiés et certainement ingrats de la planète.

Pourtant, collectivement, on en jette.

Sérieux.

Il ne faut pas être une lavette pour accepter inlassablement, année après année, de voir la nature mourir pour quelques mois et continuer néanmoins à se lever chaque matin.

On lutte avec les éléments, on en bave, on peste, mais à chaque année, malgré toute cette noirceur, ce froid humide détestable et cette slush omniprésente, on passe au travers, tout près à envoyer valser nos multiples pelures quand le parfum de la bouette commence à se faire sentir dans les ruelles et les parcs.

On m'impressionne.

Alors voilà, plutôt que de me battre avec l'hiver, moi je choisis d'aimer les joues rouges qu'il donne à ma descendance.

Je choisis d'apprécier son air pur qui me donne l'impression lorsque j'inspire profondément d'aérer mon dedans jusqu'au bout de mes orteils.

J'apprécie l'effet douche froide qu'un moins 15 celsius exerce sur mes pensées nocives.

Et puis, il y a cette lenteur qu'un froid nordique impose sur tout; j'apprécie infiniment que quelque chose plus fort que moi m'impose un temps d'arrêt que je ne me résigne jamais à prendre de mon propre chef.

Et puis ça fait du bien de pouvoir oublier un peu tout ce laid urbain sous une jolie belle nappe blanche.

lundi 6 décembre 2010


Does the body rules the mind or does the mind rules the body?

Question philosophique s'il en est une, par ailleurs joliment posée par Morrissey en 1984. Super timing pour nourrir ma crise hormonale d'adolescente.

La réponse devient pressante à chaque fois que je me sens dépassée par la vie.

Les gros malins diront d'ailleurs que ce ne serait ni l'un ni l'autre qui règnerait en maître absolu sur ce que nous sommes, mais bien nos hormones qui décideraient pour les deux.

Mais ça, c'est une réponse simpliste et plate à une énigme infiniment plus complexe.

Les hormones, c'est la réponse béton des tenants de n'importe quelle variante déterministe; à quoi ça sert de m'obstiner, je suis fait de même...

Il est bien pensant que de sous-estimer l'influence de notre corps sur nos agissements. En général, on va en limiter la portée à un «je suis ce que je mange» ou à un «je suis ma maladie», bref, le corps n'est jamais alors qu'un médium servant à véhiculer ce qu'un cerveau n'arrive pas à faire avaler à son bête propriétaire...

Bien pensant tout ça. Ou très judéo-chrétien en fait.

Nous sommes censés aspirer à s'accomplir en tant qu'êtres de raison, ce qui nous amènerait invariablement vers une sagesse intrinsèque et

à un ennui mortel...

Comme tout le monde, je m'imagine à l'occasion heureuse dans un précaire et béat équilibre entre les deux. Vachement précaire car ce n'est jamais bien long avant que l'une de mes antithèses saborde tout ce que l'autre tente de bâtir.

D'ailleurs, j'écris ceci en me rendant compte que j'ai inconsciemment charcuté toute ma tête de la photo. Je cherche probablement à mettre l'emphase sur le physique. Bon, c'est un peu narcissique aussi, mais ce n'est pas ça l'idée...

Je dois être une espèce de tantriste finie...

Je pense que ma tête me permet de fonctionner en société et que mon corps s'occupe de son côté de me faire vivre.

Vous savez vivre? Pas respirer là, vivre.

Si je me sens souvent complètement déconnectée de ma tête, c'est que je choisis généralement de m'incarner complètement dans l'enveloppe que ma maman a conçu pour moi.

Mais être dans son corps, c'est confrontant. Ça l'est car il s'agit alors d'assumer qu'il reflète ce qu'on est et je ne parle pas d'apparats, d'accessoires ou du passage du temps. Je veux dire assumer qu'il porte les marques ou stigmates de ce qu'on a vécu, de ce qu'on est.

Et pour incarner son corps, il faut embrasser le plaisir mais aussi la souffrance. Intensément.

Et lorsque ça devient trop souffrant, on se déconnecte, on se raisonne, on se réfugie alors dans un rationnel rassurant.

En fait, je crois qu'on choisit à certains moments d'être dominé par sa tête et à d'autres par son corps, et ce plus ou moins consciemment.

De toute façon, l'idée c'est qu'on est dominé.