vendredi 30 novembre 2012

Je sais aller au-delà de ce qu'on m'imagine capable,

Et plus loin encore.

Je pressens derrière une évidente fragilité ma redoutable volonté.

Je sais distiller la vie, je sais donner vie.

Je sais défendre,

Je sais toucher,

Je vois le beau partout, tout le temps,

J'en ai mal aux tripes tellement j'ai besoin de le partager.

Quelque chose d'irrésistible en moi ne sait pas mourir,

Quelque chose d'invincible qui veut croire, lutter, aimer

lundi 29 octobre 2012

En cette belle période de décrépitude annuelle, j'aurais un peu de bonheur réconfortant en banque que je me dois de liquider (c'est pas honnête de garder tout ça pour soi seul), donc voici:

enfiler un truc en velours,
caresser des joues rouges et bouillantes d'avoir lutté avec un froid mordant,
lover son corps nu dans une grosse couette moelleuse,
frotter ses orteils congelées sur celles de son prochain,
sentir une grosse main ferme s'atteler à attendrir ses clavicules tendues,
humer un fumet animal en entrant chez quelqu'un,
le vertige du vin pénétrant des articulations rigides,
sentir ses cuisses engourdies renaître après avoir livré bataille au vent du nord,
perdre sa main dans une molle de grains de café,
laisser la truffe fondre dans sa bouche et se disperser partout,
écouter de la musique racoleuse et élaborer des pensées vicieuses,
laisser le jet d'eau brûlant de la douche nous donner des frissons,
écraser des tomates à mains nues,
lécher des batteurs à oeufs pleins de ce que vous voulez,
inhaler l'oreiller de l'autre...

bah...  de rien :)

mardi 18 septembre 2012

rêver
anticiper

rencontrer
désirer

chavirer
frissonner

se perdre
s'effacer

révéler
déshabiller

haleter
gémir

raidir
frémir

embrasser
mouiller

ériger
envahir

pénétrer
accueillir

contorsionner
serrer

goûter
dévorer

enlacer
savourer

chevaucher
saisir

communier
unir

caresser
agripper

tordre
mordre

humer
lécher

recevoir
donner

soupirer
se lamenter

s'abandonner
jouir

ressasser... 
se languir

lundi 3 septembre 2012

J'aime profondément les gens entiers.

Ceux qui ont le courage de se rendre au bout de ce qu'ils sont.


Sans compromis.


En s'assumant jusqu'au bout des orteils, même si c'est parfois rudement confrontant.


Ceux qui vous donnent l'heure juste alors que ce serait si facile d'être complaisants et lâches en tournant autour du pot.


Ceux qu'on voit venir de loin par leur constance, leur façon d'être conséquent.


Ceux qu'on peut admirer, qu'on laisse nous contaminer.


Tous ces êtres imparfaits, pleins de failles et de vulnérabilités qu'on se plaît à aimer sans s'y sentir contraints.


Tous les jours vous m'inspirez. Merci d'être dans mon imaginaire.


samedi 7 avril 2012

Et c'est lorsque je lui ai donné le 50 sous qui traînait dans le fond de mes poches que le type a dit:

But that won't do it, I need at least 5 dollars.

Well keep on going, you'll make it to 5 que je lui ai retorqué.

Oui je sais, c'est le moment où j'aurais carrément du m'offenser et reprendre la monnaie qu'il me quêtait.

Surtout qu'en entrant dans l'auberge, je l'ai entendu maugréer un bitch bien senti.

Mais bon, quand c'est donné, c'est donné, même si au bout du compte mon don m'a valu d'être insultée.

Et j'ai redonné depuis. À un moins ingrat. Mais ça on ne peut pas le savoir au préalable. Et puis il ne faut pas compter là-dessus.

On m'a affirmé récemment que j'avais la confiance facile.

Sûrement.

Je pars toujours du principe que l'autre est de bonne foi et veut mon bien.

C'est probablement très naïf mais je ne me vois pas envisager la vie autrement.

Même après avoir été la bitch.

Un jour une parfaite étrangère dont je n'avais même pas encore croisé le regard sur le trottoir m'asséna d'un coup de poing au ventre avant de se sauver à toutes jambes.

D'où l'expression she never knew what hit her...

Enfin, même si c'est difficile de renoncer à comprendre un acte de violence sans sens, ça ne m'a pas ébranlée. Ça m'a pris du temps à digérer l'épisode (c'était tout de même dans le ventre) mais je ne me promène toujours pas dans la rue en cherchant la violence gratuite dans le regard de chaque passant.

Ce que je veux dire, c'est que faire confiance à l'autre est parfois une erreur. Peut-être même une faute de jugement à certaines occasions dans mon cas. Mais comment faire autrement?

Si j'envisage chaque nouvelle rencontre en étant complètement blindée, je ne laisserai plus jamais la possibilité aux autres de me surprendre, de teinter ma vie d'une quelconque manière.

Tantôt un autre étranger m'a accosté pour m'offrir de l'onguent à la vue de mon genou tuméfié et sanguinolent.

C'est vachement confiant ça. Pour lui aussi, je veux dire. J'aurais pu crier au viol comme une hystérique paranoïaque qui se sent reluquée des genoux.

Je lui ai juste souri, en déclinant.

J'ai cru en sa bonne foi.

mardi 6 mars 2012


Ce soir, je t'écris depuis ma cellule.

Ici, en prison, il n'y a pas de silence.

Même quand tout le monde dort.

Il y a toujours ce tourbillon dans ma tête, amplifié par le silence environnant. Tellement de bruits, tellement de chaos.

Même si j'ai la liberté de laisser ma porte ouverte, rien n'y changerait, car en fait, être ici, c'est découvrir ma prison intérieure.

Elle est bien plus robuste que les épais murs de béton qui m'entourent.

Quand on est seul, dans un monde étranger, sans repère, sans personne, elle nous saute au visage.

Tous ses démons sont maintenus dans 2 mètres carrés, pas moyen de les chasser.

Toutes nos peurs ressurgissent, des plus risibles aux plus enfouies.

Mais je cerne dorénavant le magnifique piège: si je devais maintenant refermer la lourde porte, je retrouverais ma sacro-sainte sécurité de pacotille. Une jolie paix, une belle sérénité de surface.

Les démons s'assoupiraient à nouveau au fond de moi.

Tandis que si je sors, dans ce monde terrifiant et inconnu, j'accepte de n'avoir aucun contrôle sur la suite des choses.

Je fais confiance.

dimanche 26 février 2012

Être stationné.

Quand ça fait si longtemps qu'on a même oublié que nous l'étions.

Ça a l'air tout beau, tout stable, du solide.

C'est toujours là, c'est fiable, c'est constant. C'est prévisible.

Pourtant, un coup à bord, on se rend compte que c'est tout poussiéreux, tout rigide.

La corrosion est partout, bien enracinée.

Ce serait si laborieux que de chercher à tout refaire, tout déplacer.

Pourtant, il n'y a pas vraiment d'alternatives.

À part d'attendre que ça coule.

Le navire est si imposant, on se dit qu'on n'y arrivera jamais.

Alors on ferme les yeux pour s'en prendre à n'importe quoi, ne sachant trop comment aborder le monstre devant soi.

Puis c'est une amarre de moins, pour nous permettre de bloquer un petit peu plus tard.

Pour éventuellement réaliser qu'on aura finalement bougé.

Chérir ce jour, rudement mérité.

mercredi 4 janvier 2012


La douleur fait partie de ma vie.

Elle en fait partie depuis des années. Récemment elle s'est faite si envahissante qu'elle semble maintenant teinter ma personnalité. Quand j'ai atrocement mal, j'ai envie de me perdre profondément en-dedans et de ne plus trouver la sortie, comme une psychose sans électrochocs possible.

Je casserais tout. Pour changer le mal de place comme on dit.

Avoir mal me ramène invariablement à son antithèse. Le bonheur inestimable du non-mal est un trésor précieux et sous-estimé. Je soupçonne que peu de gens soient au fait de ça mais parfois ne rien ressentir peut être le plus grand des bonheurs.

La douleur m'oblige à habiter mon corps à tout moment. Je ne peux plus m'en échapper. Si j'essaie de ne pas bouger ne serait-ce qu'un instant, j'arriverai alors peut-être à temporairement oublier ma gravité.

Il n'y a pas plus lettrée que moi en terme de plaisir et d'intensité car je connais et sais jouir de tous les plaisirs simples de la vie.

Ceux quand je n'ai pas mal.

Le répit est un état de grâce.

Je suis constamment partagée entre l'idée de me révolter et celle d'accepter ma douleur.

Bien que ce soit tentant, je n'arrive pas à l'accepter. Ce serait pourtant paisible. Mais ce serait comme une défaite, ce serait comme capituler.

Ce serait comme me laisser envahir par quelque chose qui veut me réduire, qui veut me dominer.

Alors je rage. Je n'accepte pas d'être handicapée à 41 ans. Je n'accepte pas de devoir dépendre des autres pour des bricoles. Je n'accepte pas de devoir être consolée.

Je n'accepte pas la vulnérabilité.