samedi 7 avril 2012

Et c'est lorsque je lui ai donné le 50 sous qui traînait dans le fond de mes poches que le type a dit:

But that won't do it, I need at least 5 dollars.

Well keep on going, you'll make it to 5 que je lui ai retorqué.

Oui je sais, c'est le moment où j'aurais carrément du m'offenser et reprendre la monnaie qu'il me quêtait.

Surtout qu'en entrant dans l'auberge, je l'ai entendu maugréer un bitch bien senti.

Mais bon, quand c'est donné, c'est donné, même si au bout du compte mon don m'a valu d'être insultée.

Et j'ai redonné depuis. À un moins ingrat. Mais ça on ne peut pas le savoir au préalable. Et puis il ne faut pas compter là-dessus.

On m'a affirmé récemment que j'avais la confiance facile.

Sûrement.

Je pars toujours du principe que l'autre est de bonne foi et veut mon bien.

C'est probablement très naïf mais je ne me vois pas envisager la vie autrement.

Même après avoir été la bitch.

Un jour une parfaite étrangère dont je n'avais même pas encore croisé le regard sur le trottoir m'asséna d'un coup de poing au ventre avant de se sauver à toutes jambes.

D'où l'expression she never knew what hit her...

Enfin, même si c'est difficile de renoncer à comprendre un acte de violence sans sens, ça ne m'a pas ébranlée. Ça m'a pris du temps à digérer l'épisode (c'était tout de même dans le ventre) mais je ne me promène toujours pas dans la rue en cherchant la violence gratuite dans le regard de chaque passant.

Ce que je veux dire, c'est que faire confiance à l'autre est parfois une erreur. Peut-être même une faute de jugement à certaines occasions dans mon cas. Mais comment faire autrement?

Si j'envisage chaque nouvelle rencontre en étant complètement blindée, je ne laisserai plus jamais la possibilité aux autres de me surprendre, de teinter ma vie d'une quelconque manière.

Tantôt un autre étranger m'a accosté pour m'offrir de l'onguent à la vue de mon genou tuméfié et sanguinolent.

C'est vachement confiant ça. Pour lui aussi, je veux dire. J'aurais pu crier au viol comme une hystérique paranoïaque qui se sent reluquée des genoux.

Je lui ai juste souri, en déclinant.

J'ai cru en sa bonne foi.

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