mercredi 28 septembre 2011

She seems to think
She seems too weak
She takes a week to get over it

Ça vous barre le cou

Empoisonne votre sang

Agrémente d'une finale tordue les rêves les plus innocents

Ça dure tant que vous ne lâchez pas prise

Aussi longtemps que vous estimez le mériter...

Ça vous pousse dans les regrets, le pathétique, l'apitoiement

Ça vous tend la pelle afin que vous finissiez vous-même le sale boulot de vous enterrer vivant.

Ça vous contamine les pensées

Sabote votre quotidien

Mais surtout, ça ne change absolument rien

Sauf si on aime tourner en rond.

Mais ne demandez pas à un coupable compulsif de se pardonner

Il culpabiliserait...

She likes the sand
she likes to stand
She likes to sit
she likes to guilt
Guilt

jeudi 22 septembre 2011

Les pitons play, record et pause étaient toujours prêts, les 3 enfoncés.

Le gars à la voix exagérément cool venant d'annoncer notre toune favorite après les annonces de grand solde du siècle dans un obscur entrepôt de meubles de Laval.


Enlever le pause à temps, pas trop tôt, pas trop tard.


Espérer ensuite qu'il ferme sa gueule jusqu'à la dernière note, sinon c'était à recommencer...


Il fallait de temps à autre fast-forwarder et rewinder à répétitions sinon le ruban trop lousse donnait une tonalité caverneuse à n'importe quelle voix nasillarde.

Parfois le drame: le lecteur faisait une belle guirlande avec le ruban, de quoi pleurer en pensant à tous les hits qu'on avait pris des semaines à enligner sur la cassette maintenant foutue.


Ou le ruban qui manquait avant la fin de l'enregistrement de la pièce.

Le Q-Tips et l'alcool à friction pour nettoyer les têtes de lecture.


Et puis on s'échangeait les cassettes comme une infection. Pour leur donner une note. Pour les copier. Sur des cassettes translucides cheap de couleur vendues en paquet de 12 ou sur des TDK Golds.


On insérait ça dans notre gros Walkman jaune qu'on était pogné à traîner dans nos mains tellement c'était lourd et encombrant; de quoi déchirer des pantalons.


Des dizaines de dollars gaspillés en piles...

Les puristes eux se limitaient à doubler leurs vinyles, l'oreille exercée savait anticiper la fin du popcorn et le début de la plage.


La hâte du vinyle à déballer afin d'y découvrir une pochette-surprise avec toutes les paroles ou un vulgaire plastique transparent tout fripé.


La rayure qui venait de gâcher la plage A-3, notre préférée évidemment.

Les loops de fin de disque mal faits qui scrappaient le diamant sur le papier de l'étiquette.

Puis un jour, un ridicule petit disque argenté, sans sillons, sans odeur, dans un minuscule emballage de plastique sans âme.


La tristesse.


Mais bon ça fait des lustres tout ça. On a depuis longtemps oublié le sensuel du carton luisant et la pochette concept.


Comme on se faisait chier dans le bon vieux temps...

dimanche 11 septembre 2011

Avant, je devais tout savoir, tout régler, tout comprendre sur-le-champ.

Le doute, l'hésitation m'étaient intolérables.

Puis j'ai fini graduellement par comprendre que plus souvent qu'autrement, je me noyais dans un verre d'eau.

Fini par comprendre que souvent les réponses venaient toutes seules.

Les bonnes réponses.

Que si j'apprenais à attendre, à cesser d'appréhender, de nombreux tracas et dilemmes se réglaient d'eux-mêmes.

Je m'évitais ainsi quelques «pète la gueule» en attendant, en faisant confiance.

Probablement en me faisant confiance. En apprenant à gérer l'incertitude, je découvrais avec surprise que le brouillard se dissipait rapidement.

C'est pas si terrible que ça le brouillard finalement. Il est rarement vraiment épais au final. Il vaut rarement l'énergie qu'on prend à chercher à s'en extirper.

«Advienne que pourri» comme disait l'autre.

Ce qui me semblait a priori de la lâcheté dans l'inaction s'est lentement transformée en judicieuse attente.

C'est un peu comme le triathlon, il faut savoir savoir s'économiser, couper dans le gras de la prouesse tape à l'oeil et frapper un grand coup quand on est confiant qu'on a ce qu'il faut et que c'est le moment.

C'est ce qu'il y a de plus génial dans ce sport: on devient meilleur en vieillissant, avec l'expérience.