dimanche 28 août 2011

Spontanément, celle-là, c'est la mort de l'enfance.

Surtout qu'il les a tant aimé ces foutus bagnoles, hélico, citernes, Formule 1...

14 kilos de plastique et de peinture cheap made in China stocké depuis toujours dans une grosse poubelle de 30 litres dans le coin de sa chambre.

Puis, ça m'est venu.

Oui bon, clairement il est question de son enfance qu'il veut assassiner, sous prétexte de jouets «bébé». Mais sa motivation est davantage dans le rituel.

J'ai un fils rituel.

Il carbure à ça.

Il a d'abord fait l'inventaire des bagnoles qu'il conserverait afin de les léguer à son petit cousin. Il a ensuite choisi après mûres réflexions celles qui feraient le voyage dans les Laurentides afin d'avoir l'insigne honneur d'être écrapouties sur une grosse roche.

Il s'est rappelé le contexte de chacune d'entre elles. À qui il les devait. Où il aimait jouer avec.

Il tire un trait sur des bouts de son enfance.

Il passe à autre chose.

Il avance.

mercredi 17 août 2011

Je déteste ces moches moments où je me rend compte que je ne sais plus pourquoi je fais ce que je fais.

Ça signifie invariablement que j'ai perdu un repère.

Mais au moins je sais que je suis perdue. Je peux alors tout mettre en branle pour tenter de me retrouver.

Peu importe la douleur que cela pourrait engendrer, je ne veux plus jamais devoir m'admettre que je me nourris d'habitudes, de fatalité et de conventions. Si ça perd son sens, on doit le retrouver. Si on n'en retrouve plus le sens, c'est peut-être tout bêtement que cela n'en a plus.

Alors, on arrête.

Dimanche dernier, je me suis battue contre moi-même dans le fleuve. N'étant qu'un rien au milieu de cette immensité, je cherchais mon souffle, je cherchais mon calme, mon sang froid. Je me demandais ce que j'y faisais, un amas de chair de 165 livres dans un imposant bassin d'eau douce ayant déjà bercé des milliards de choses plus impressionnantes que moi.

Je me demande encore si je ne luttais pas dans le vide, contre des démons beaucoup plus insidieux qu'un fleuve.

Pourquoi je fais ça? Pourquoi ai-je toujours besoin d'une lutte pour justifier mon droit d'exister?

Je sais que tout ceci est démesurément laborieux, mais pour une raison qui m'échappe encore, j'en ai besoin.

J'ai besoin de lutter pour sentir que je mérite quelque chose. Me mettre en danger pour savourer ce que j'ai. Rien ne me revient de droit et tout peut se perdre.

Je ne veux pas être figée dans un acquis immuable, aussi parfait qu'il puisse sembler.

dimanche 7 août 2011

Parfois, on tombe sur une de ses peurs, sans faire exprès.

Je n'aime pas les peurs, elles font trop perdre de temps dans la vie. Alors, j'ai tendance à être impitoyable avec les siennes et meurtrière avec les miennes.

Les peurs, c'est fait pour être tuées.

Mais comment décider d'assassiner les peurs de son enfant? Endurer silencieusement de le voir pétrifier devant un mur qui lui semble insurmontable ou risquer le traumatisme, la colère, la rancune en le forçant à l'affronter?

On veut le voir grandir, devenir un être fort et confiant mais on ne veut pas non plus qu'il perde le précieux sentiment de sécurité qu'on lui procure. On veut qu'il avance, mais sans devenir son adversaire.

Alors que faire?

La seule réponse que je puisse trouver à ça, c'est de lui réitérer inlassablement combien on doit vivre comme s'il n'y avait pas de lendemain, qu'on doit jouir de chaque chose comme si c'était notre dernière occasion de le faire. On ne peut être certain que de l'intensité du moment présent.

La peur est un si puissant paralysant.

Ma seule peur dans la vie, c'est qu'il disparaisse de la mienne. Alors, je me fais violence et je le laisse s'évaporer en espérant très fort à chaque fois le voir resurgir.