dimanche 25 décembre 2011

Aujourd'hui, pas de crise d'hystérie à exorciser avec des mots.

Juste envie d'étaler un témoignage visuel d'un petit moment de grâce.

Ils n'ont pas besoin d'être nombreux les gens qui vous cernent, tant qu'ils vous aiment.

Ils sont juste là, à choisir de passer du temps avec vous plutôt qu'avec d'autres.

Ils se mettent à table, au propre comme au figuré. Ils vous ouvrent le sac à surprises de leurs souvenirs, de leur enfance.

Des heures passées à écouter avec un petit alcool pour se réchauffer le ventre.

Rire trop fort.

Contempler la petite flamme de la chandelle jusqu'à ce qu'elle se consume complètement.

Et il est déjà 2 heure du mat!

samedi 5 novembre 2011

HLA-B27.

Scrappe mon quotidien depuis 1996.

Je ne dis pas ça pour me plaindre, au contraire, ça a fini par changer ma vie de façon positive.

HLA-B27 est un état de fait pour moi. Ça ne va pas disparaître si j'en nie son existence. Ça ne va pas non plus s'atténuer avec le temps. Ça ne me donne rien non plus de me taper sur la tête en affirmant que je me fais ça à moi-même.

Certains sont diabétiques, bipolaires; le piège est de s'identifier à son mal, se dire qu'il nous a choisi. Nous vivons presque tous avec une tare qui nous affecte dans notre intégrité physique et/ou mentale. Et ceux qui en sont pour le moment épargnés se demandent bien quel sera leur éventuel gros lot dans la loterie de la génétique.

Qu'est-ce qui déraillera? Saurais-je le gérer? Vais-je refiler cette merde à mes enfants?

Moi j'ai maintenant un antigène avec un nom. J'ai une explication sur mon passé et je sais ce qui me guette si je reste là, prostrée dans mon état de fait.

Ça teinte ce que je suis, certes, mais comme l'humain est une magnifique machine en mode adaptation, j'ai décidé de composer avec.

Si je n'avais pas cette tare qui littéralement m'empoisonne la démarche et m'aveugle douloureusement, je ne ferais probablement pas tant de photos et ne me serais jamais mise à la course. Je n'aurais probablement jamais autant appris à chérir ces 2 passions si on ne m'avait pas tant mis de bâtons dans les roues.

C'est mon pied de nez à HLA-B27.

mercredi 12 octobre 2011

Je suis narcissique.

J'aime l'image. J'aime les faire, j'aime en être.

De les faire, j'apprécie spécialement le fait que ce soit ma vision.

Je sais pourtant bien que ma vision m'est propre et que même si j'ai voulu communiquer une émotion précise en créant une image, je ferai patate 9 fois sur 10 sur l'empreinte qu'elle laissera en vous.

Si elle en laisse une, bien entendu.

D'en être, j'aime le regard de l'autre posé sur moi. Par contre, quand j'en vois le résultat, j'ai toujours l'impression de reluquer une étrangère. C'est comme se voir à la télé, c'est en général une douche froide. Tout mes tics et grimaces ressortent dans cette vision que je n'ai pas pu manipuler.

En être comme ici dans cette image que j'ai entièrement façonnée est réconfortant. Ça me conforte dans l'image que je crois projeter alors qu'en réalité, je n'ai absolument aucun contrôle sur l'impression qu'elle vous laissera.

Je suis brin exhibitionniste aussi finalement...

Je suis obsédée par l'image.

J'adore aller creuser sous l'apparat que vous montez pour le public de votre quotidien afin de vous déshabiller jusque dans ce que je perçois être votre essence.

S'incarner volontairement dans l'image de l'autre demande beaucoup de guts.

J'en profiterai donc pour remercier tous ceux qui se sont livré à mon objectif.

Avec ou sans leur permission...

lundi 10 octobre 2011

Dis-moi quelque chose de gentil puis ignore-moi 3 jours.

Trouve tous les prétextes du monde pour te montrer la tête pour ensuite te faire désirer indéfiniment.

On dirait qu'en amour, il doit toujours y avoir un vainqueur.

Un des deux qui se croit convaincu d'avoir les meilleures cartes et qui se donne conséquemment le droit de torturer l'autre à l'aide de sous-entendus vagues, de phrases clés dans des discours anecdotiques, de situations hypothétiques drôlement de contexte.

Juste de quoi déstabiliser l'adversaire.

Et l'inquiéter un peu.

Parce que disons-le clairement: l'amour, c'est de la stratégie.

Montrer juste un peu son jeu.

Rendre l'autre nerveux en lui bouffant quelques pions dans le dessein ultime de venir se coller sur sa reine.

Le piéger, l'ensorceler.

Le titiller.

Rêver de la capitulation sans jamais savoir où et comment elle viendra.

La capitulation de l'autre, bien entendu.

On ne dit pas une «conquête» pour rien.

Parfois, j'en ai marre de jouer.

J'ai juste envie de lancer le damier par terre, de déclarer forfait et de poser ma tête sur son épaule.

mercredi 28 septembre 2011

She seems to think
She seems too weak
She takes a week to get over it

Ça vous barre le cou

Empoisonne votre sang

Agrémente d'une finale tordue les rêves les plus innocents

Ça dure tant que vous ne lâchez pas prise

Aussi longtemps que vous estimez le mériter...

Ça vous pousse dans les regrets, le pathétique, l'apitoiement

Ça vous tend la pelle afin que vous finissiez vous-même le sale boulot de vous enterrer vivant.

Ça vous contamine les pensées

Sabote votre quotidien

Mais surtout, ça ne change absolument rien

Sauf si on aime tourner en rond.

Mais ne demandez pas à un coupable compulsif de se pardonner

Il culpabiliserait...

She likes the sand
she likes to stand
She likes to sit
she likes to guilt
Guilt

jeudi 22 septembre 2011

Les pitons play, record et pause étaient toujours prêts, les 3 enfoncés.

Le gars à la voix exagérément cool venant d'annoncer notre toune favorite après les annonces de grand solde du siècle dans un obscur entrepôt de meubles de Laval.


Enlever le pause à temps, pas trop tôt, pas trop tard.


Espérer ensuite qu'il ferme sa gueule jusqu'à la dernière note, sinon c'était à recommencer...


Il fallait de temps à autre fast-forwarder et rewinder à répétitions sinon le ruban trop lousse donnait une tonalité caverneuse à n'importe quelle voix nasillarde.

Parfois le drame: le lecteur faisait une belle guirlande avec le ruban, de quoi pleurer en pensant à tous les hits qu'on avait pris des semaines à enligner sur la cassette maintenant foutue.


Ou le ruban qui manquait avant la fin de l'enregistrement de la pièce.

Le Q-Tips et l'alcool à friction pour nettoyer les têtes de lecture.


Et puis on s'échangeait les cassettes comme une infection. Pour leur donner une note. Pour les copier. Sur des cassettes translucides cheap de couleur vendues en paquet de 12 ou sur des TDK Golds.


On insérait ça dans notre gros Walkman jaune qu'on était pogné à traîner dans nos mains tellement c'était lourd et encombrant; de quoi déchirer des pantalons.


Des dizaines de dollars gaspillés en piles...

Les puristes eux se limitaient à doubler leurs vinyles, l'oreille exercée savait anticiper la fin du popcorn et le début de la plage.


La hâte du vinyle à déballer afin d'y découvrir une pochette-surprise avec toutes les paroles ou un vulgaire plastique transparent tout fripé.


La rayure qui venait de gâcher la plage A-3, notre préférée évidemment.

Les loops de fin de disque mal faits qui scrappaient le diamant sur le papier de l'étiquette.

Puis un jour, un ridicule petit disque argenté, sans sillons, sans odeur, dans un minuscule emballage de plastique sans âme.


La tristesse.


Mais bon ça fait des lustres tout ça. On a depuis longtemps oublié le sensuel du carton luisant et la pochette concept.


Comme on se faisait chier dans le bon vieux temps...

dimanche 11 septembre 2011

Avant, je devais tout savoir, tout régler, tout comprendre sur-le-champ.

Le doute, l'hésitation m'étaient intolérables.

Puis j'ai fini graduellement par comprendre que plus souvent qu'autrement, je me noyais dans un verre d'eau.

Fini par comprendre que souvent les réponses venaient toutes seules.

Les bonnes réponses.

Que si j'apprenais à attendre, à cesser d'appréhender, de nombreux tracas et dilemmes se réglaient d'eux-mêmes.

Je m'évitais ainsi quelques «pète la gueule» en attendant, en faisant confiance.

Probablement en me faisant confiance. En apprenant à gérer l'incertitude, je découvrais avec surprise que le brouillard se dissipait rapidement.

C'est pas si terrible que ça le brouillard finalement. Il est rarement vraiment épais au final. Il vaut rarement l'énergie qu'on prend à chercher à s'en extirper.

«Advienne que pourri» comme disait l'autre.

Ce qui me semblait a priori de la lâcheté dans l'inaction s'est lentement transformée en judicieuse attente.

C'est un peu comme le triathlon, il faut savoir savoir s'économiser, couper dans le gras de la prouesse tape à l'oeil et frapper un grand coup quand on est confiant qu'on a ce qu'il faut et que c'est le moment.

C'est ce qu'il y a de plus génial dans ce sport: on devient meilleur en vieillissant, avec l'expérience.

dimanche 28 août 2011

Spontanément, celle-là, c'est la mort de l'enfance.

Surtout qu'il les a tant aimé ces foutus bagnoles, hélico, citernes, Formule 1...

14 kilos de plastique et de peinture cheap made in China stocké depuis toujours dans une grosse poubelle de 30 litres dans le coin de sa chambre.

Puis, ça m'est venu.

Oui bon, clairement il est question de son enfance qu'il veut assassiner, sous prétexte de jouets «bébé». Mais sa motivation est davantage dans le rituel.

J'ai un fils rituel.

Il carbure à ça.

Il a d'abord fait l'inventaire des bagnoles qu'il conserverait afin de les léguer à son petit cousin. Il a ensuite choisi après mûres réflexions celles qui feraient le voyage dans les Laurentides afin d'avoir l'insigne honneur d'être écrapouties sur une grosse roche.

Il s'est rappelé le contexte de chacune d'entre elles. À qui il les devait. Où il aimait jouer avec.

Il tire un trait sur des bouts de son enfance.

Il passe à autre chose.

Il avance.

mercredi 17 août 2011

Je déteste ces moches moments où je me rend compte que je ne sais plus pourquoi je fais ce que je fais.

Ça signifie invariablement que j'ai perdu un repère.

Mais au moins je sais que je suis perdue. Je peux alors tout mettre en branle pour tenter de me retrouver.

Peu importe la douleur que cela pourrait engendrer, je ne veux plus jamais devoir m'admettre que je me nourris d'habitudes, de fatalité et de conventions. Si ça perd son sens, on doit le retrouver. Si on n'en retrouve plus le sens, c'est peut-être tout bêtement que cela n'en a plus.

Alors, on arrête.

Dimanche dernier, je me suis battue contre moi-même dans le fleuve. N'étant qu'un rien au milieu de cette immensité, je cherchais mon souffle, je cherchais mon calme, mon sang froid. Je me demandais ce que j'y faisais, un amas de chair de 165 livres dans un imposant bassin d'eau douce ayant déjà bercé des milliards de choses plus impressionnantes que moi.

Je me demande encore si je ne luttais pas dans le vide, contre des démons beaucoup plus insidieux qu'un fleuve.

Pourquoi je fais ça? Pourquoi ai-je toujours besoin d'une lutte pour justifier mon droit d'exister?

Je sais que tout ceci est démesurément laborieux, mais pour une raison qui m'échappe encore, j'en ai besoin.

J'ai besoin de lutter pour sentir que je mérite quelque chose. Me mettre en danger pour savourer ce que j'ai. Rien ne me revient de droit et tout peut se perdre.

Je ne veux pas être figée dans un acquis immuable, aussi parfait qu'il puisse sembler.

dimanche 7 août 2011

Parfois, on tombe sur une de ses peurs, sans faire exprès.

Je n'aime pas les peurs, elles font trop perdre de temps dans la vie. Alors, j'ai tendance à être impitoyable avec les siennes et meurtrière avec les miennes.

Les peurs, c'est fait pour être tuées.

Mais comment décider d'assassiner les peurs de son enfant? Endurer silencieusement de le voir pétrifier devant un mur qui lui semble insurmontable ou risquer le traumatisme, la colère, la rancune en le forçant à l'affronter?

On veut le voir grandir, devenir un être fort et confiant mais on ne veut pas non plus qu'il perde le précieux sentiment de sécurité qu'on lui procure. On veut qu'il avance, mais sans devenir son adversaire.

Alors que faire?

La seule réponse que je puisse trouver à ça, c'est de lui réitérer inlassablement combien on doit vivre comme s'il n'y avait pas de lendemain, qu'on doit jouir de chaque chose comme si c'était notre dernière occasion de le faire. On ne peut être certain que de l'intensité du moment présent.

La peur est un si puissant paralysant.

Ma seule peur dans la vie, c'est qu'il disparaisse de la mienne. Alors, je me fais violence et je le laisse s'évaporer en espérant très fort à chaque fois le voir resurgir.

samedi 23 juillet 2011

Donner.

Pourquoi?

La générosité dont les autres font preuve avec moi m'émeut toujours un peu car je ne la comprends pas. Accepter un cadeau (car je ne vais quand même pas le refuser, y a-t-il quelque chose de plus horrible à faire à quelqu'un que de refuser sa bonté) revêt toujours pour moi un certain embarras.

C'est pas que je ne crois pas mériter les égards et la gentillesse.

Mais pas tant que ça.

Je suis foncièrement égoïste. Je ne fais pas souvent de cadeaux.

Alors je ne comprends pas quand les gens persistent à être si généreux avec moi. Je ne me monte jamais ne serait-ce qu'au tiers de la hauteur de leur grâce.

Je ne donne franchement qu'à ceux que j'aime profondément. Et puis pas souvent.

Je ne demande jamais aux autres s'ils vont bien, sauf si ça m'intéresse vraiment.

Et c'est rare.

Je suis complètement insensible à tous les quêteux de ce monde.

Même mon temps, je ne le donne pas aisément.

Je préfère souvent être seule plutôt que d'appeler un ami.

Je ne donne pas souvent de nouvelles.

Je suis poche pour retourner les appels.

Je ne comprends pas la motivation du don. C'est dire... Ça me prend une raison pour donner. Ça ne me vient pas naturellement.

Je préfère le don anonyme. Je ne veux pas donner l'impression à l'autre qu'il m'est redevable. Je n'aime pas les réciprocités obligées.

Faut que ce soit senti, faut que ça vienne tout seul.

dimanche 17 juillet 2011

Un bout de mon nouvel amoureux.

Ne riez pas, ce n'est pas aussi pathétique que ça sonne a priori.

Ça faisait longtemps que je pensais à lui, alors voilà maintenant nous sommes acoquinés. La semaine dernière, avant qu'il ne devienne officiellement mien, je n'avais de pensées que pour lui.

Il passe toutes ses nuits à mes côtés.

Hier, nous sommes allés faire notre première balade ensemble et déjà il m'a fait mal. Comme un vrai amoureux.

Mais j'ai tout de même hâte qu'on remette ça. Je lui ai déjà pardonné.

De toute façon, on va vieillir ensemble, on va s'user mutuellement jusqu'à ce que l'un de nous deux ne rende l'âme.

Ce matin à mon réveil, je l'ai caressé du bout des orteils. Je l'ai longuement reluqué avant de me décider à me lever.

C'est une belle pièce, je suis assez fière de parader avec.

Bon, c'est un peu macho de dire ça mais m'en fous.

Je pense à toutes les heures qu'on va passer ensemble à lentement s'apprivoiser.

Une jolie raison de vouloir rentrer à la maison. Une immense source de liberté et d'accomplissement.

Alors voilà, je voulais partager mon nouveau coup de foudre mécanique.

lundi 11 juillet 2011


Même parmi le groupe, souvent je me réfugie dans mon univers.

Ce n'est cependant pas de la solitude, de la souffrance ou du pleurnichage.

Je décroche.

Ce n'est pas que vous soyez ennuyants ou agressants, mais je déconnecte.

Ce n'est pas non plus que j'ai envie d'être ailleurs, c'est juste que je m'évade.

Je ne sais pas si c'est un sentiment franchement universel ou si je suis juste cinglée, mais c'est ainsi.

Je trouve que l'homo sapiens s'étourdit.

Il parle trop, il cherche la frénésie à tout moment.

La compagnie des autres se doit d'être palpitante à tout instant.

Il réagit trop, il ne ressent pas assez. Il babille incessamment, il refuse les silences.

Il m'essouffle.

Il compte sur les autres pour meubler son intérieur.

Parfois, je n'ai plus envie de vous entendre, je veux juste vous observer. Voir toutes ces têtes si familières revêtir soudainement un nouveau visage, celui qu'arborerait un parfait étranger. Découvrir ce détail physionomique qui m'avait jusque-là échappé, trop occupée que j'étais à vous donner la réplique.

Alors je me planque au milieu de cette mer humaine pour mieux garder une distance.

Celle dans laquelle vous devenez une source inépuisable de magie et de surprise.

dimanche 3 juillet 2011

ll y a trois milliards de clichés possibles à balancer à propos du temps.

Pas de soucis, je vais vous épargner ça.

Ce matin, à 8h34, les pieds dans le fleuve, je l'ai arrêté.

Vous ne le savez probablement pas mais il n'était que là, juste pour moi, à ma merci, à mon service.

Il attendait que je lui donne le feu vert pour continuer.

Évidemment, comme nous n'avons pas d'autres repères que les siens, je ne saurais pas chiffrer son attente.

J'en avais marre de toutes ces choses qui m'échappaient. Je voulais faire fi d'un contexte. Je n'avais pas envie que la trotteuse n'embrouille le ménage que je faisais dans mes pensées.

Alors, j'ai décidé de me foutre de lui et convenir qu'il n'existait plus. Il n'y avait plus de vagues, plus de bruits, plus rien pour me perturber ou m'étourdir.

J'ai fait cette image pour vous montrer comment on procède. On déclenche et ensuite on ignore franchement tout.

On le prend, au lieu d'être pris par lui, c'est tout.

Maintenant, il peut continuer à faire toutes sortes de conneries...

lundi 27 juin 2011

Vous avez beau entourer, encadrer, protéger, prévenir, l'individualité naîtra tôt ou tard.

Et quand elle commence à laisser des marques indélébiles sur un être a priori sans défense, ça devient fabuleusement fabuleux.

Fils me demandait récemment le sens du mot «autonomie».

-C'est toi qui sort de l'enfance, lui ai-je répondu.

Faire le pari de la confiance.

Celle qu'on témoigne à cet être inestimablement précieux et dont il s'efforcera de se montrer à la hauteur car il la sait combien précaire.

Et on la lui témoigne, malgré toutes les craintes et angoisses possibles parce qu'on flaire l'estime de soi, la détermination, la curiosité, l'affirmation et qu'on ne peut impérativement pas nier ces droits fondamentaux.

Ce n'est même pas de la fierté démesurée, c'est juste magnifique de voir son brin d'herbe progresser.

Devenir.

lundi 13 juin 2011

On peut s'inventer des milliards de raison pour justifier qu'on ne peut pas.

«Pas de mon âge, trop tard pour recommencer, je n'ai pas l'argent, le temps...»

Je sais pertinemment que ça sonne comme un affreux lieu commun, mais la plupart du temps la seule chose qui nous arrête, c'est nous.

Mais c'est affreusement difficile à admettre et à assumer.

Prenez cette jolie dame à 8 pattes.

Je me suis d'abord demandé comment diable elle avait pu pénétrer dans cette petite lampe photovoltaïque de balcon.

Ensuite, je me suis dit que c'était son problème et que je devais plutôt profiter du joli spectacle qu'elle m'offrait. Elle fit des tonnes de révolutions sur elle-même avec ses grandes pattes adhésives. J'ai pu croquer en images tous les petits recoins de son corps étrange. Elle s'agitait sans cesse, probablement affolée par la soudaine clarté que la pénombre avait déclenchée.

Puis elle se calma, se reposa au fond de la lampe. J'entrepris alors de l'aider à trouver une issue, peut-être une façon d'ouvrir la lampe.

Elle se hissa aussitôt au bout de ses longues pattes, puis l'une d'entre elles disparut je ne sais où. Puis une autre. Et ainsi de suite jusqu'à ce que son tronc se fonde à même le sol.

Je ne l'ai jamais vu émerger ailleurs. Par contre, le lendemain matin, il y avait des toiles partout sur mon balcon.

Je l'ai momentanément cru victime de sa curiosité alors que tout ce temps, elle demeurait parfaitement en contrôle de la situation.

Je sais que j'ai perdu des années qui ne reviendront pas à envier les moyens, les opportunités que les autres, ces chanceux, détenaient. Puis j'ai compris que le sort ne s'acharnait pas contre moi mais que c'était plutôt les autres qui faisaient leur chance.

Ils n'attendaient pas que la formule magique dans le biscuit chinois ne se réalise.

Maintenant, j'aime bien faire l'araignée dans la lampe photovoltaïque de temps en temps. Surprendre les autres avec des accomplissements dont je me croyais initialement incapable.

Lentement détruire les barreaux de ma prison intérieure.

mercredi 8 juin 2011

J'aurais mis sa main dans la mienne et pour être bien certaine d'avoir son indéfectible attention, je me serais collée si près qu'il n'aurait pas trop eu le choix que d'être dans le moment présent avec moi.

Et puis je lui aurais lentement décrit les tourbillons de sable au-dessus du fleuve. La tourmente dans la Grande Roue. Les vents si violents qui sifflent dans mes oreilles, retroussant ma jupette, ralentissant mon ascension. Les éclairs partout devant moi, imprévisibles, fascinants.

L'immanquable odeur d'ozone qui me prévient de l'imminence. Le besoin, le désir de courir mon retour. Franchir cette implacable monstre de métal avant que la foudre qui y menace chacune de mes enjambées ne se concrétise.

Je lui raconterais les automobilistes hystériques. Cette fille, absente, qui tourne autour de son véhicule fraîchement embouti par deux autres.

Je lui dirais combien je travaille à être là, dans ce point invisible devant moi, au loin. À être là et nulle part ailleurs.

Je lui décrirais mes yeux plein d'eau, mes cuisses qui brûlent, pleines d'acide lactique. J'insisterais sur mon corps torréfié par tout ce sable, sur mes cheveux emmêlés.

J'essaierais de lui faire comprendre cette puissance. Ce sentiment d'invulnérabilité quand je baigne dans cette soupe d'endorphine et d'adrénaline. Quand tous les éléments sont contre moi et que mes jambes continuent néanmoins à avancer, juste pour défier. Juste pour refuser de laisser quoi que ce soit m'arrêter.

Je lui demanderais s'il a déjà vécu cette sensation de ne plus être une enveloppe corporelle. Bien réveillée, bien à jeun, complètement là mais absolument pas dans son corps. Une détermination qui habite une machine en propulsion.

Peut-être arriverait-il alors à comprendre? Peut-être arriverait-il alors à me saisir?

La fois suivante, quand je m'agglutinerais contre lui, il ne ferait que sourire. Son regard conciliant excuserait tous mes excès d'intensité comme faisant partie de mon essence, ma couleur.

Sa force tranquille me tempèrerait jusqu'à ma prochaine poussée de folie.

vendredi 27 mai 2011

Quand on a trouvé une passion, on s'y accroche comme s'il n'y avait pas de lendemain.

On s'y cramponne comme si c'était la seule bouée au milieu de l'océan.

Quand on en parle en ayant «toujours», «jamais», «plus» et autre «tout le temps» au bout des lèvres, c'est qu'on vient de trouver de quoi nous garder vivant.

Alors on se met à en manger, en rêver, en obséder, en jouir, en languir.

On en pleure de bonheur, en sourit sans raison.

Ça devient une récompense, un besoin, un exutoire.

Si par bonheur on a trouvé quelqu'un pour la partager, nous n'avons alors plus besoin de recourir à ces mots si imparfaits pour expliquer combien ça contamine notre âme toute entière.

dimanche 22 mai 2011

Tout à l'heure dans le miroir, je ne me suis pas reconnue. Le regard ne m'était pas familier. Une lueur n'y est plus.

Hier, j'ai tué un rêve, j'ai décidé d'enterrer une relation rêvée.

Une autre.

Pendant la nuit, j'en ai rêvé bien entendu. C'était beaucoup plus souffrant dans ma nuit, probablement justement parce que cette relation rêvée n'est jamais sortie de ma tête.

Elle prenait tout l'espace disponible dans mon disque dur, ce n'était qu'une question de temps avant qu'elle n'envahisse aussi mon monde onirique.

Dans tous les cas, elle est toujours demeurée immatérielle mais oh combien nourrie.

Il y a ma vie, la vraie.

Mais il y a toujours aussi ma façon de fantasmer celle-ci.

J'ai finalement réalisé que je ne vivrai jamais complètement à fond tant que je chercherai à faire plier ce qui est plus puissant que moi.

Les seules choses que j'arrive à provoquer sont celles que je contrôle méticuleusement dans le confort de mon monde imaginaire, cette prison rassurante où tout est familièrement prévisible.

Mais là je vais me faire violence et non seulement secouer le tapis mais bien le foutre au poubelle. Sans savoir si c'est une bonne idée ou une horrible défaite. Sans savoir si c'est le début d'une nouvelle liberté ou la mort d'une quête de quelque chose de beaucoup plus grand que moi.

Je ne sais pas si c'est le bon chemin à prendre, mais peut-être que si j'arrête de nier la présence de cette roche, j'arrêterai finalement de trébucher dedans?

mercredi 4 mai 2011

Et si j'ai pas envie qu'on me voit?

Si je n'ai momentanément pas envie d'exister pour personne?

Si je veux être toute seule dans mon univers?

Je fais quoi du jerk à la caméra infra-rouge?!

Il croit se donner le droit de ne pas être violé dans son intimité, pourquoi diable vient-il harceler monsieur piéton?

Je m'en tape de ton cinéma maison! Achète-toi une plus grosse police d'assurance!

Pourquoi ne puis-je pas juste m'en foutre du jerk à la caméra infra-rouge?

Pourquoi la révolte est-elle toujours là? L'agression ressentie?

C'est les gens qui m'épuisent ou c'est moi?

Et si j'étais dans votre tête à vous, est-ce que ce serait plus reposant? Ou est-ce qu'au contraire on m'aurait déjà avalée tout rond?

Est-ce que je me méfie trop? Ou pas pour les bonnes raisons? Des bonnes personnes?

Est-ce que je passe à côté d'une tonne de choses fantastiques parce que je vois des caméras infra-rouge partout?

Et si je n'étais pas blindée, ce serait plus simple?

mardi 26 avril 2011

Et parfois il me dit:

puis là, ça devenait plate, alors je me suis dit «ok, je me réveille là».

Autant d'homo sapiens que d'expériences oniriques possibles. Mais j'avoue que ça c'est du contrôle monsieur.

Je n'ai jamais saisi cette demi-mesure du sommeil. Je dors ou je ne dors pas.

Mais certaines gens arrivent à flotter entre les deux mondes.

Ou y restent coincés, c'est selon l'agréable de l'expérience.

J'ai un ami qui m'a raconté s'être levé un matin, s'être douché, rasé, nourri et c'est seulement lorsqu'il franchit le seuil de sa porte qu'il se rendit compte qu'il n'était que 4h quelques du matin.

Je le trouve bien fascinant ce monde où nous ne sommes plus. Ce monde où l'on se réfugie complètement dans notre tête. Ce monde où l'on devient une grosse masse inerte, complètement atone.

Ce monde où une bête complètement farouche nous gifle avec n'importe quoi. Lorsqu'elle nous flanque en pleine poire tout ce qu'on nie ou qu'on souhaite oublier. Lorsqu'elle joue de symboliques embarrassantes ou douloureuses pour nous confronter ou nous forcer à accepter l'évidence.

Lorsque la bête nous offre un maelström d'anecdotes domestiques semi-digérées qui font en sorte qu'on se réveille hilare devant tant de conneries.

Ou lorsqu'on se réveille épuisé d'avoir colporté des heures durant toutes nos obsessions du moment.

Ou en larmes, exposé à trop de cruauté.

Ou cruellement seul, après de fabuleux ébats inachevés.

bonne nuit, si jamais ça vous repose.

vendredi 22 avril 2011



J'aime infiniment cette ville.

Il n'y a que coincé entre son President Kennedy et son de Maisonneuve qu'on peut entendre sa descendance, ivre de joie, gueuler «come on and swing, it's free!».

Mon Montréal est une cité d'électrons libres.

Rire à s'en défoncer les poumons, swinger comme s'il n'y avait pas de lendemain, au risque de finir écrasé sous un char.

Dans mon Montréal sale et puant, froid et malfréquenté, l'art est dans la rue, livré à celui qui veut bien en abuser.

Un piano, un xylo, une guitare, ça dépend où on s'asseoit.

C'est juste génial, livré sans cérémonie à tous ceux qui sont encore capables de sourire devant des étrangers.

dimanche 17 avril 2011


3 min avant de déclarer forfait aux demandeurs de crédit, la voici qui surgit violemment de nulle part; j'ai cru que c'était mon voisin qui me lançait une boule de papier.

Elle devait probablement être dans mes cheveux. J'ai dû la ramener de ma virée dans le Vieux-Port sur l'heure du dîner.

Vous savez ces virées euphorisantes qu'on se permet lorsque le fond de l'air n'est plus aussi froid, lorsque le soleil est à son zénith et qu'on se dit que ce serait une occas en or de couper la journée de boulot en deux?

Elle est était toute petite, davantage ronde qu'ovale.

Je la soupçonne d'être une acariphage car elle ne décollait plus des fentes de mon clavier.

Rien d'écarlate. Quelques points noirs seulement.

Une esquisse de coccinnelle pour une esquisse de printemps.

Allez, profitez. Je vous annonce la saison des bourgeons et de la bouette.

Ouais bon je sais, c'était le mois dernier. Mais là, ça paraît.

lundi 4 avril 2011

Une petite carte postale directement de Georges-Vanier juste pour vous.

Bande de chanceux.

Des textures, des formes, des ombres, de la profondeur de champ, des angles.

Aussi, une petite surprise en coin afin de démontrer l'immensité du site.

C'est tout.

Bonne nuit.

jeudi 24 mars 2011

Arrêté au feu rouge, le type au volant avait baissé sa fenêtre côté passager pour répondre à la dame au volant de la bagnole à sa droite.

Coincé entre les deux, sur le siège du passager, le chien du type suit la conversation en tournant la tête à chaque réplique.

Il ne manque pas d'attention, il est juste content d'être là.

Ce chien a probablement des années d'ancienneté dans cette bagnole. Un véritable sidekick.

Personnellement, je ne comprends pas grand chose au concept, mais je suis consciente du phénomène car je l'ai encore entendu récemment dans la bouche d'une jeune femme pourtant articulée:

I don't want to be put on the spot.

Je ne saisis pas la motivation qui fait en sorte qu'on puisse avoir envie de demeurer en retrait. De la gêne? De la fausse modestie? De l'authentique humilité? Des blessures qui ne cicatrisent pas?

Lorsqu'on ne trouve rien de brillant à retorquer? Lorsqu'on veut juste s'abreuver aux autres?

Je ne me rappelle pas avoir jamais désiré être celle avec la même monture mais sans les cornes. Je veux les mêmes affaires que les autres, sinon mieux.

Si personne ne prend le micro, moi je saute dessus.

Je réclame le coin du gâteau, celui avec plus de glaçage.

Je fais des sparages dès que j'ai un public.

I want to put myself on the spot.

Rien ne me gêne; je n'étais pas chez moi lorsque le ridicule est venu cogner à ma porte.

J'ai survécu à toutes sortes d'humiliations, de ratés, d'incidents diplomatiques.

Récemment, on m'a fait le plus beau des compliments et mon manque de modestie fait en sorte que je vais l'étaler juste là, on m'a dit:

Pas besoin de te pousser toi, tu avances toute seule.

Je ne les comprends pas, mais heureusement pour tous les gros ego comme moi, les sidekicks existent.

Ils se réfugient dans l'ombre qu'on leur fait. Ils encaissent en silence tous nos excès d'amour-propre.

Peut-être qu'on naît avec le culot, je ne sais pas. N'empêche que c'est comme ça qu'on avance.

lundi 7 mars 2011


Quand on vit ne serait-ce qu'un bref moment la grâce, on le sait sur-le-champ.

Lorsqu'on est dedans, entièrement absorbé dans cet instant, on sait que l'on sait que l'on sait qu'on ne l'oubliera jamais.

Et puis, lorsque confronté à l'invariable moment où la tristesse nous gagnera à nouveau, on pourra se remémorer ce moment où tout était parfait; cette pause dans l'espace temps où l'on était vraiment complètement là, dans la magie.

Pour moi c'est facile, j'ai cette image.

En plus, on était deux.

Bonne nuit

mercredi 2 mars 2011

Une amie m'a dit une fois que je ne devrais pas m'inquiéter à propos de mon désir d'aimer car il était trop fort pour que je puisse y renoncer.

Tant mieux alors. Une bonne chose de réglée.

Évidemment, je l'ai à demi cru et j'angoisse quand même.

Tous ces discours blasés de confort célibataire, de vie sans compromis à faire, de «pas de comptes à rendre à personne», de bonheur à pouvoir péter tranquillement dans ses draps...

J'ai une peur bleue de m'entendre un jour vanter ce genre de conneries.

Un autre ami m'a aussi déjà dit que je ne devrais pas envisager l'amour comme une maladie.

Il cherchait à me faire comprendre qu'il était vain de tenter de l'éviter de peur de faire de mauvais choix.

Ou peut-être voulait-il me signifier que je ne réussirais pas à m'en immuniser mais à la seule condition de cesser de m'obstiner à voir l'amour comme une tare ou une faiblesse.

Alors voilà, je vais donc me fier à mes bons amis et continuer à enfoncer des portes jusqu'à ce que mort s'en suive. Ou qu'une porte veuille bien s'ouvrir!

Il me restera toujours la douce pensée que je ne suis pas restée dans mon coin à pleurnicher en attendant qu'on me trouve.

Et puis y'a que l'amour est un très gros moteur et que sa quête appelle à toujours vouloir mieux et à s'attendre à plus de la vie.

I'm wearing my heart on my sleeves comme disent si bien les Anglos.

Bah, c'est ça ou l'afficher sur un poteau, en prescrivant d'y céder...

dimanche 20 février 2011

Vous savez cette agaçante question que tout le monde s'est fait poser à un moment donné:

«Si tu devais renoncer à un sens, lequel serais-tu le moins malheureux de perdre???»

Moi je choisis en général de me la poser à l'envers et de plutôt me questionner sur celui qui représenterait une plus grosse perte de jouissance dans ma vie.

Et non, ce n'est pas la vue.

Bien que je trouve tout parfait dans cette image: la texture du cuir sur la dragonne, la subtilité du Canon qui se reflète dans mon vieux Konica, le sursaturation générée par la loupe ou le fait qu'il s'agisse d'un média visuel représentant un média visuel, je crois que j'arriverais aisément à graver cette image dans mon disque dur vieux de 40 ans en en conservant à jamais tous les détails.

Mais je ne crois pas que mon pouce arriverait à se rappeler de l'effet de la cuirette recouvrant le boîtier ou de la tension ressentie lorsqu'on recharge le film ou de tout autres de ces belles manipulations propres à un 35mm.

Je n'arriverais certainement pas non plus à me remémorer la dureté de mes quadriceps après 9 km de course.

Ou de la sueur qui vous chatouille en vous coulant dans le dos.

De ce couloir de vent rafraîchissant à l'approche d'un train, dans le métro.

De l'étreinte dispensée à cette robe en velours dans le magasin.

De l'autre qui vous touche, finalement.

Et puis il y a tous ces petits plaisirs masochistes que seul le toucher consent et que je risque d'oublier:

Les paupières lourdes lorsqu'on n'a pas assez dormi.

Le baume qu'on applique sur les lèvres qui brûlent depuis déjà un bon moment.

Masser un genou meurtri.

Les hommes mal rasés qui vous râpent les joues.

Plonger dans une piscine glacée.

Se gratter jusqu'au sang.

Il n'y a rien qui témoigne davantage de mon sentiment d'être vivante que l'empreinte indélébile laissée par trois milliards de stimulus sur mon épiderme.

dimanche 13 février 2011


Souvent, c'est l'impression que j'aimerais laisser.

Prenez-le comme vous voulez: extra-terrestre, malaise, monstre, tueuse en série.

Juste de quoi repousser loin, fort loin. Avoir cette tronche qui fait en sorte que les gens comprennent tout seul.

Mais bon, je ne pourrais pas me permettre ce joli masque tous les jours; y'a des gens fort chouette que j'aime avoir tout près, faut pas que je les effarouche ceux-là.

Je trouve qu'en général, on s'encombre beaucoup. De beaucoup de monde.

La vie passe si vite, pourquoi s'encombrer de parasites?

Tant d'obligations, de conventions, de contraintes, de qu'en dira-t-on...

Tant de fucking culpabilité.

Tant de temps perdu à nourrir les gens qui ne comptent pas pour nous.

Du temps perdu à ne pas bichonner ceux qui comptent vraiment.

Plus je deviens une vieille mégère déplaisante, moins ça me tente de faire semblant.

J'ai bien envie de commencer à traîner mon masque avec moi...

vendredi 4 février 2011

Ça c'est exactement le derrière de tête que j'avais moi aussi à 10 ans: de belles longues mèches comme les blés et lustrées comme le miel,

dit-elle en se bombant le torse.

Etre parent, c'est très pernicieux.

«Je suis fier de mon enfant», pfftttt....

On projette notre orgueil dedans oui...

Les parents me comprendront, enfin ceux qui ont encore un petit fond d'humilité.

Etre parent est un acte évolutionniste. Mais au-delà de l'évidence de la pérennité des gênes, moi c'est plutôt le mécanisme dans lequel s'opère ce travail de maintien de son espèce en particulier qui me fascine.

Toutes ces attentes démesurées, toutes ces ambitions frustrées reportées dans ces esquisses d'humains. Comment diable pourraient-ils se montrer à la hauteur de qu'on a hypocritement ourdi sous des couverts de «bonheur»?!

Bon, j'exagère, comme dab, mais vous pigez l'idée. Oui, ça prend une certaine dose d'abnégation, mais au final, on cherche à reproduire le meilleur de soi dans quelqu'un d'autre.

Convaincus de notre propre vertu, nous voulons tout leur inculquer, tout leur apprendre, tout leur dévoiler. On se sent investis d'une mission: en faire des humains remarquables. On se voit déjà vieux et fiers d'eux dans leur navette spatiale, avec le Goncourt ou le Nobel en main.

Puis un jour, ils deviennent des adolescents...

dimanche 23 janvier 2011

Je vais vous donner une raison indéniable de chérir la vie:

Lorsque cette dernière fait rougir d'envie votre cerveau de ne pas avoir eu l'imagination, même onirique, d'imaginer une scène comme celle que vous contemplez là.

Quand mon petit Canon ne fait pas exprès de m'éblouir et m'assomme avec une telle prouesse visuelle.

Un petit amas de plastique et de circuits électroniques. 3 fois rien. Un accident je vous dis.

C'est tout. Bonne nuit.

samedi 15 janvier 2011

Parfois, comme ça, sans s'annoncer, elle sort de mes pores et la démangeaison est si intolérable que j'en deviens enragée.

C'est imprévisible, brutal et infiniment laid.

La violence m'envahit. J'en frapperais la table à m'en faire saigner les poings. J'enverrais tous les objets amovibles à portée de vue valser dans le mur. Je casserais tous les meubles de grands coups de pieds.

Je n'ai plus le contrôle de mon adrénaline. Quelque chose d'immensément puissant me submerge et je ne sais pas comment le gérer.

Alors je cogne, je déchire, je botte, j'entortille, je piétine.

L'agressivité a toujours été mon moteur; c'est une façon d'avancer, de s'affirmer, de prendre sa place ou plutôt d'éviter de se la faire voler.

Mais à l'occasion, ça déborde. Je ne peux pas retenir la déflagration et franchement j'en ai pas envie. Bien qu'elle soit certainement terrifiante à observer, la violence a quelque chose de profondément libérateur. Pour moi, la violence, c'est une alternative à l'apitoiement. C'est une réponse catégorique, un refus d'abdiquer, de plier, de céder.

Je ne crois profondément pas qu'on doive rêver d'un monde sans violence. Elle nous définit comme humain. On ne doit ni se l'interdire ni la renier. Paradoxalement, il s'agit de circonscrire cette perte de contrôle.

Le laid est essentiel. Dans la destruction et le mal émanant de la violence, il y aura toujours le rappel que nous sommes capables de tout et de son contraire.

La destruction pour le reconstruction.