jeudi 22 septembre 2011

Les pitons play, record et pause étaient toujours prêts, les 3 enfoncés.

Le gars à la voix exagérément cool venant d'annoncer notre toune favorite après les annonces de grand solde du siècle dans un obscur entrepôt de meubles de Laval.


Enlever le pause à temps, pas trop tôt, pas trop tard.


Espérer ensuite qu'il ferme sa gueule jusqu'à la dernière note, sinon c'était à recommencer...


Il fallait de temps à autre fast-forwarder et rewinder à répétitions sinon le ruban trop lousse donnait une tonalité caverneuse à n'importe quelle voix nasillarde.

Parfois le drame: le lecteur faisait une belle guirlande avec le ruban, de quoi pleurer en pensant à tous les hits qu'on avait pris des semaines à enligner sur la cassette maintenant foutue.


Ou le ruban qui manquait avant la fin de l'enregistrement de la pièce.

Le Q-Tips et l'alcool à friction pour nettoyer les têtes de lecture.


Et puis on s'échangeait les cassettes comme une infection. Pour leur donner une note. Pour les copier. Sur des cassettes translucides cheap de couleur vendues en paquet de 12 ou sur des TDK Golds.


On insérait ça dans notre gros Walkman jaune qu'on était pogné à traîner dans nos mains tellement c'était lourd et encombrant; de quoi déchirer des pantalons.


Des dizaines de dollars gaspillés en piles...

Les puristes eux se limitaient à doubler leurs vinyles, l'oreille exercée savait anticiper la fin du popcorn et le début de la plage.


La hâte du vinyle à déballer afin d'y découvrir une pochette-surprise avec toutes les paroles ou un vulgaire plastique transparent tout fripé.


La rayure qui venait de gâcher la plage A-3, notre préférée évidemment.

Les loops de fin de disque mal faits qui scrappaient le diamant sur le papier de l'étiquette.

Puis un jour, un ridicule petit disque argenté, sans sillons, sans odeur, dans un minuscule emballage de plastique sans âme.


La tristesse.


Mais bon ça fait des lustres tout ça. On a depuis longtemps oublié le sensuel du carton luisant et la pochette concept.


Comme on se faisait chier dans le bon vieux temps...

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