samedi 25 juillet 2009

Hier, j'ai goûté à la nuit. Pour de vrai. J'ai pas passé à travers en courant, je me suis complais dedans. C'est venu tout seul, ça s'est imposé.

Je sors du métro à 12h45 et je dois donc rentrer chez moi. DOIS?! Ben non. Je tourne plutôt à droite, et décide d'errer vers où mes tripes me disent d'aller.

Le doigt déjà pesant sur la gâchette de mon déclencheur, un bonheur extrême m'envahit. Je suis seule et je suis bien, ça faisait si longtemps. J'ai ma musique, mon arme numérique à la main, de bonnes chaussures, une petite pluie fine et délicieuse, la paix.

Je suis presque avec la foule, ils sont des centaines dans les rues juste à côté. Ils recherchent tous je ne sais quoi, qu'ils ne trouveront certainement pas. J'arrive moi-même d'un bar où une immense détresse s'est imposée et est devenue intolérable au bout de 45 minutes. Tous ces gens qui dansent, crient, boivent, chantent à tue-tête, se frottent, se dévisagent, se déshabillent des yeux. Cette musique trop forte, ces grosses télés, cette orgie de couleurs, de bruits et de stimuli. Je suis partie, un grand malaise au ventre. Ces bars-là, ça n'a jamais été pour moi, je crois que j'avais oublié.

Maintenant seule dans les rues, je ne cherche pas, tout se dévoile à moi. La nuit est là, elle m'attendait. Elle est sans artifices, la nuit. Elle est comme peu de gens savent, car peu de gens la regardent. Elle est toujours là la nuit, elle ne demande que ça.

Je suis chanceuse, je ne croise aucun humain, même pas au loin. Personne pour m'extirper de mon euphorie. Je voudrais que ça dure des heures, mais je ne veux pas non plus être témoin de l'aube, qui me replongerait dans l'angoisse. Donc, je rentre et je dors. Grâce à cette petite heure d'extase, je dors comme je n'ai pas dormi depuis des années. Une heure d'extase qui m'a permis de plonger dans le plus sublime du monde onirique, où tout s'efface.

Aujourd'hui, je comprends que je suis la réincarnation de mon père.

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