mercredi 30 juin 2010

À chaque jour où j'ai envie de me percher à ma fenêtre afin de refaire mon monde intérieur, admirer mon pont ou épier la jungle de mon quartier, sa maison est là.

À chaque jour, je me pogne les pattes dedans, je me couvre des résidus de son garde-manger.

À chaque jour, je m'obstine à tout détruire afin de me réapproprier MA fenêtre.

À chaque jour, elle s'acharne à tout rebâtir. Elle pourrait bien assiéger la fenêtre de fils, juste à côté, mais non, c'est la mienne qu'elle veut, un point c'est tout.

Je ne pense pas capituler bientôt. Je ne crois pas qu'elle va abandonner non plus, depuis le temps...

Une amie me faisait sagement remarquer récemment qu'il faut savoir choisir ses batailles.

Certes, on s'entend que ce n'est pas une toile d'araignée qui va affecter la qualité de mon sommeil paradoxal (au contraire en fait, elle pourrait bien finir par nourrir mon monde onirique), mais tout de même, ça fait réfléchir.

Elle a du cran cette petite arachnide. Pour elle, c'est sa survie, sa maison, son garde-manger; c'est crucial. Pour moi, bien assise au sommet de la chaîne alimentaire, c'est un léger emmerdement rapidement balayé du revers de la main.

Une bataille pour elle. Un enjeu réel.

Pour moi, un très léger irritant.

Plus j'y réfléchis, plus je constate que les enjeux ne sont pas systématiquement dans les parties que l'on choisit consciemment de livrer. Ils sont bien souvent sournoisement camouflés dans des manèges qui nous sont complètement inconnus.

Il faut effectivement choisir ses batailles. Mais pour ce faire, il faut savoir reconnaître ses réels adversaires.

Et là où ça devient vicieux, c'est qu'ils sont bien souvent tapis en nous.

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