jeudi 22 avril 2010

Ça c'est la ville en papier que petit chat a récemment créée. J'ai baptisé la photo Reckoner car son esthétisme me rappelait vachement celui du vidéo de cette chanson de Radiohead.

J'ai donc décidé de lui montrer la chose: (http://www.youtube.com/watch?v=sIn_8EZWH7k).

Bien qu'il ait trouvé la chose magnifique, petit chat refuse catégoriquement de revoir le vidéo, et ce même si la musique est à crever le coeur: son message apocalyptique fout la trouille à ma descendance.

Comme certains parmi vous n'avez probablement jamais vu ce petit bijou, je ne vous en dévoilerai donc pas le punch. Enfin si. En gros, la Vie réussit à se débarrasser de son plus gros parasite (nous, bien entendu) et à reprendre un peu plus loin.

Pour moi, j'y vois un espoir, celui d'une épidémie qui nous décimera tous et ce sera bien fait pour notre gueule. Tout le monde sait que la Nature n'a rien à faire de la justice. Par contre, elle est terriblement vengeresse. Si comme moi vous adhérez à la théorie de l'évolution, vous vous dites certainement que la Terre va éventuellement trouver un moyen de se débarrasser de nous afin de nous survivre.

À quelque part, cette idée me rassure. Par contre, dans la tête d'un 9 ans, qui n'a encore rien vu de la Vie, c'est terrifiant.

Quand j'avais 9 ans, ma plus grosse terreur consistait en un obscur film d'épouvante avec une fillette aux yeux de chat; elle était partout la nuit venue: en-dessous de mon lit, dans mon garde-robe... Et la pire apocalypse envisageable d'alors? Godzilla qui débarque avec ses grosses pattes sur Tokyo.

C'est dire si on vivait dans l'insouciance la plus crasse...

Bon, y'a bien eu The Day After pour me saper mon entrée dans l'adolescence, mais Greenpeace jouait encore dans son carré de sable à l'époque.

Vous me voyez venir avec mes gros sabots du 22 avril, Jour de la Terre??

Quand on dit qu'il faut penser aux générations qui nous emboîtent le pas, ça ne signifie pas seulement qu'il faille contribuer via nos impôts aux Fonds des Générations. Ça veut aussi dire ne pas laisser la place trop cochonnée pour ceux qui vont l'utiliser après nous.

Et croyez-moi, ça prend tout son sens quand on voit la peur panique de son gamin face à l'état de sa grosse boule bleue. Pensez que ces petits humains grandissent dans la paranoïa des H1N1 et autres fièvres aphteuses.

Gosh, on vaccine même pour la varicelle de nos jours!

Oui, bon ok, encore là, les gens de mon âge ont bien eu le sida pour leur saper leur entrée dans l'âge adulte mais bon, rien d'aussi alarmiste que le discours (que dis-je le martelage) médiatique actuel sur les milliards de raisons pour lesquelles nous allons tous mourir dans les 2 prochaines années.

Ouf, pas cool comme prospect pour un 9 ans, non? J'exagère sa détresse? Peut-être.

Quand j'étais gamine, il n'y avait pas de ceintures de sécurité sur les banquettes arrières des bagnoles, pas de casques pour les cyclistes, et c'était ok de foutre du gruau dans le biberon de votre petit dernier de 2 ans. Bref, on s'est probablement sauvé de la dépression de la petite enfance parce que préservé de la panique des nouvelles de 18h.

Je rajouterais ceci cependant: lorsque j'avais 9 ans, je passais mes grandes journées d'été dehors sans crème solaire. Personne n'avait besoin d'une shot d'adrénaline et personne n'était allergique au gazon.

Bref, c'est pas facile d'être une maman réconfort quand on a de la difficulté à avaler sa propre pilule.

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