mardi 23 mars 2010

C'est précisément ce que je suis en train de boire.

Le mélange se nomme Chant-du-Coq et effectivement ça fait le travail, même à 19h16.

Surtout à 19h16. C'est le petit coup de fouet qu'il me manquait pour arriver au bout des vicissitudes domestiques de ce jeudi soir.

C'est ça ou c'est simplement un prétexte en or.

Avec le café, je ne sais plus. Avec lui, y'a longtemps que je confonds commodité et plaisir.

Bien qu'il ne subsiste en moi aucune réminiscence de mon premier, en boire ne m'est néanmoins jamais banal.

Il ponctue ma vie. Tous les jours. Il me fouette, me stimule, me motive, me kick au derrière, me rassure, m'apaise; y'a pas un seul humain qui arriverait à faire tout ça pour moi.

Parfois, je me sens comme une gamine en manque de Ritalin, je cherche mes mots, je vois flou, ma concentration s'essouffle; j'en ai alors BESOIN.

Et ça va bien au-delà de la dépendance, c'est pire que ça. En réalité, c'est devenu mon placebo. J'ai mal à la tête: j'avale un café, c'est plus efficace qu'un ibu. J'ai déjà subi 3 jours entiers de migraine chez un ami avant de découvrir que mon hôte me servait du décaf...

J'ai mal à l'âme? Je colle ma tasse brûlante sur ma joue et tout ira bien.

J'émerge d'un long spleen: ma machine espresso était brisée.

Je comprime vigoureusement mes grains dans le fond de mon porte-filtre. Je visse correctement. Je contemple cette belle mousse brunâtre qui s'écoule doucement dans mon grand bol, bercée par le ronronnement de mon bel objet. J'y laisse couler un peu de lait par la bande; je ne voudrais pas entamer le beau crémant à la surface.

Ça sent vachement bon.

Y'a pas grand chose de plus réconfortant que ça dans la vie.

Peu importe où je suis, à quelle heure, avec qui ou dans quel état, si j'ai accès à ce fabuleux breuvage, mon monde peut continuer à tourner.

J'anticipe toujours ma prochaine visite chez mon torréfacteur préféré, ce bienheureux commerçant béni de milliers de grains dans tous les tons et de toutes les saveurs que les 4 coins de notre monde arrivent à délivrer...

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire