vendredi 1 janvier 2010

Entendu la semaine dernière à la radio:

Lorsqu'on regarde dans le rétroviseur, on voit tout à l'envers.

C'est pas que j'ai décidé de prendre ça au pied de la lettre (de toute façon, y'a pas de rétro sur mon vélo), mais je me suis dit que ça me serait stérile que de me repasser en boucle tous les coups de théâtre de mon année nouvellement expirée.

Des fois, la vie nous fait une fleur en nous disant «Aye!, ça va faire le neutre plate! Enwèye, pète-toi la yeule sur le bord de la chaîne de trottoir! Tu vas voir ça va saigner en masse pis ça va peut-être même s'infecter, ton dérailleur va être scrap, le chauffeur de la 430 à boutte de t'avoir sur sa route tous les soirs va être mort de rire, d'autres vont peut-être même secrètement se dire «Crisse de folle, quossé qu'elle a à rouler dans la neige aussi, ça fait 2 vélos qu'elle se fait voler, a pas encore compris cibole!»»

Mais lorsqu'on ne regarde pas trop dans le rétroviseur, on se dit plutôt «J'ai sombré dans ce qui me semblait être le plus inquiétant des abîmes, j'ai perdu tous mes repères, mon pilote automatique est irrémédiablement kaput, je vais devoir réapprendre à nager seule pour éventuellement émerger de la bouette et comprendre c'est quoi la liberté».

Et quand on se donne le droit à ça, ben la grosse vie vache vous fait plein de cadeaux-surprises puisqu'on a finalement décidé qu'on en méritait. Des gros cadeaux comme un... comme un calendrier de 15 mois, tiens. Un beau calendrier de boulot avec 2 mois de Juillet, d'Août et de Septembre.

Une belle perspective: 2 étés à venir pour 2010. Sérieux. Il n'y a que moi dans la baraque qui en a eu un comme ça.

J'ai décidé que ça voulait dire que la vie me gratifiait de davantage de temps. Du temps pour moi. Puisque j'avais maintenant établi combien la vie pouvait être savoureuse, on allait m'accorder plus de temps pour en abuser.

Ou bien, c'est qu'elle me donne du temps pour en rattraper du perdu. Perdu à stagner.

Hier, la fenêtre de ma chambre avait l'air de ça. J'ai pris 5 minutes de mon peu de temps de matin de boulot pour m'arrêter et immortaliser cette jolie perspective givrée sur ma cour arrière. J'ai bien fait car ce matin le givre avait disparu.

C'est ça le plus important finalement. Si l'on s'arrête pour constater ce qui est chouette MAINTENANT, on oublie d'appréhender ce qu'il y a en avant et d'être amer en regardant dans le rétroviseur.

Et fuck les bilans de l'année.

Je vous souhaite de vous consentir une année toute pleine de petites révolutions. Il n'est jamais trop tard pour se rappeler combien nous sommes libres.

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