mardi 12 janvier 2010

Je lui dis que l'éclairage est creepy et que ça ferait une photo super fuckée, il me fait la tête pour aller avec...

Je ne lui demande pas, il comprend. Tant mieux, car ça aurait été tellement banal s'il avait souri.

Il me connaît, comme s'il m'avait tricoté (dans les faits, c'est moi qui l'ai tricoté).

La complicité, c'est ces petits riens qui font qu'on se comprend, à demi-mot ou sans mots du tout.

C'est le sourcil levé un peu haut que l'autre interprètera judicieusement comme le signal de rester dans son territoire.

C'est connaître le seul mot qui réussit à désamorcer l'autre.

Et les mots pour finir ses phrases.

Bon, certes, lorsqu'on vit avec quelqu'un, ça devient aisé de le deviner et d'en être complice, pour peu qu'on le veuille bien entendu.

Mais en réalité, ça va souvent au-delà de la quotidienne proximité physique.

Sans nécessairement connaître quelqu'un par coeur (ce qui en soit est vachement triste), il y a des gens qu'on saisit tout de suite; on les ressent, carrément. On flaire leur essence; c'est comme la cannelle dans la tarte aux pommes, en plus de sauter au nez, cela va de soi...

Et puis, c'est rassurant puisque familier.

À force de complicité, on finit par ne plus savoir si notre réaction nous appartient ou si elle constitue une projection née de l'autre.

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