samedi 19 septembre 2009

L'eau.

Puisqu'elle est le germe de notre conception, pourquoi devrait-on renoncer à cette sensation originelle???

Dans l'eau, je ne sens plus aucun poids, spécialement celui de la vie. Plus rien ne m'y pèse. La gravité s'y efface aussi, en particulier celle que mon esprit a l'habitude de s'imposer.

Dans l'eau, mon corps se permet des contorsions que mon quotidien ignore. Sans nullement s'en inquiéter, il se laisse alors envahir par le plus sublime des sièges; mes pores alors cernés par sa douce omniprésence. Et si je décide de m'enfoncer dans ses profondeurs, même ma tête doit alors capituler.

À la mer, j'ai appris l'art de me présenter à la vague, je sais comment l'affronter. Je garde d'abord pied pour ensuite me laisser emporter au large. Puis c'est sa salinité qui me berce, me supporte gracieusement.

Au lac, mes pieds s'insensibilisent graduellement au contact des cailloux abondants jusqu'à la rencontre du fond poisseux où je me sens m'enfoncer inexorablement. C'est un vertige grisant auquel je dois résister au risque d'être gobée irrémédiablement.

Mais généralement c'est dans un kilomètre de crawl que je m'oublie. Au bout de quelques mètres dans la piscine, mon geste devient tellement automatique que j'en tombe en transe. J'attrape occasionnellement une pincée d'oxygène mais me consacre surtout aux remous hypnotiques qui naissent du contact de mon corps avec le bassin. Je chéris particulièrement le monopalme où mon corps s'offre des ondulations et une vitesse impressionnantes, me donnant alors le divin sentiment d'être un dauphin.

L'eau m'est salvatrice. Je ne conçois pas qu'on puisse la craindre.

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