lundi 14 septembre 2009

1500 cyclistes sur un pont. Probablement tous le même objectif: se dépasser. J'ai accompli ma randonnée en 9 minutes et 43 secondes de moins que l'an dernier, ce qui constitue une réussite mitigée car je sais pertinemment que j'aurais pu faire mieux.

En effet, mon marathon cette année m'a avant tout servi à expier.

J'y ai purgé une foule d'émotions. Mon excès d'affectif me servait de sueur en s'écoulant de mes pores. Ma transmutation m'a libéré les esprits en me récompensant d'une énergie que je ne me soupçonnais pas.

J'aime penser que je suis connectée sur mon corps. Tellement de gens ne le sont pas. Il y a longtemps que le dépassement physique est devenu mon salut.

Il y a quelque chose dans l'adrénaline qui me donne à penser qu'il s'agit d'une drogue dure. Je ne m'en passerais plus. Elle naît d'un stress, d'une stimulation si intense que sa moindre sécrétion m'éveille à la conscience de n'importe laquelle de ces parties de mon corps dont je pouvais alors bouder l'existence. En roulant entre les voitures, en dévalant la pente à 40 km/h, en plongeant dans l'insondable du 12 pieds à m'en crever les tympans, dans l'acte d'amour, je me sens infiniment vivante et consciente de tout ce que je suis, de tout l'espace que j'occupe.

Dans la douleur, la morsure, dans ces cuisses qui crient à l'acide lactique naît une forme de lucidité sensorielle, une compréhension qui reconnecte sur ce qu'on est profondément. Tellement de gens passent à côté de ça. C'est vachement dommage.

On oublie que notre corps prend les marques de ce qu'on est, de ce qu'on veut devenir et pas strictement les marques du temps qui passe, qui elles sont bien entendu inévitables. Il témoigne de nos abus, nos passions, nos besoins, nos désirs.

Pour me remercier, mon corps me fait régulièrement remarquer qu'à 38 ans, je n'ai jamais été autant en pleine possession de mes moyens, que je n'ai jamais su être aussi puissante dans ma sage et tranquille vingtaine.

Rien ne laisse présager mon déclin.

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