dimanche 9 mai 2010

À l'âge de 38 ans, j'ai décidé de m'immiscer dans le monde des athlètes. Des triathlètes.

Par la porte d'en arrière.

Pas de club, pas d'entraîneur, pas de cheerleader pour me booster le moral.

Juste mon sérieux et ma discipline. Presque spartiate.

Et beaucoup d'essais-erreurs.

Mais moi au moins, mon maillot n'a pas l'air d'un panneau publicitaire...

Ce dimanche matin, je me suis levée à 5h pour voir ce qu'allait me rapporter 9 mois d'entraînement. Mon premier défi m'attendait, celui qui devait me permettre de tester mes transitions entre les 3 disciplines: 300-10-3 (300 mètres de nage, 10 km de vélo et 3 km de course). Mon objectif pour la fin de l'été: 1500-40-10. L'équivalent olympique.

Bon, ce matin, alors que vous dormiez, je me battais avec la neige et les bourrasques de vent de 60km/h en arpentant les rues de La Salle.

Malheureusement, La Printanière (c'est son nom, sans blague) s'est transformée en duathlon (on a du annuler le vélo). Donc, zut pour les transitions puisqu'il fallait faire une pause pour se sécher (normalement, on se précipite hors de l'eau afin d'aller enfourcher son vélo).

Mais je vais me reprendre, c'est certain.

Ça faisait des années que j'enviais ces coureurs déterminés que je croisais dans la rue, toujours armée d'un bon prétexte pour rendre la chose hors de ma portée. Alors, maintenant que je suis bien accro et que j'ai BESOIN de me défoncer physiquement sur une base régulière, je m'octroie maintenant le titre d'apprentie-triathlète.

La compétition de ce matin m'a confortée dans mon obsession d'adrénaline. J'ai vu cette dépendance dans le visage de bien des participants.

La tension était palpable dans le vestiaire avant d'entrer dans l'eau. Des vieilles femmes, des jeunes filles, des mères, des petites, des grosses; toutes sur le qui-vive. Y'a pas que moi qui avait peu dormi la veille...

J'adore ce monde physique, solidaire, impudique. Personne ici pour vous dire que vous êtes cinglés de vous donner autant dans la sueur et les crampes, dans les inflammations et les genoux qui grincent. Il faut savoir embrasser la souffrance et la douleur, la récompense qui s'ensuit est tellement grandiose. Quiconque a déjà couru comprendra cette sensation de faire 8 pieds de haut après une course. Ou cette transe provoquée par le crawl, à force de fixer le fond de l'eau.

La récompense se révèle sous forme d'un vertige, celui de l'enivrant afflux d'endorphine dans les veines.

Là, je vous exhibe ma marque du bétail. L'analogie est tellement évidente. Nous sommes marqués sur chaque épaule et chaque mollet. Puis il y a cette puce, intégrée à un velcro dont on cerne notre cheville. Le tintamarre insupportable de centaines de jambes piétinant le même tapis magnétique.

Ah oui, les 9 mois d'entraînement m'ont rapporté une belle médaille d'or! Oui, bon d'accord, nous n'étions que 4 femmes dans ma catégorie d'âge. Ok, elle est pas vraiment en or, mais quand même, elle est jolie. Han han; ce n'est pas Jacques Rogge qui m'a présenté ma médaille mais bien la mairesse de l'arrondissement de La Salle.

Quelle bande de killjoy vous faites!

Enfin, petit chat va m'envier ma médaille lui...

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire