samedi 10 octobre 2009

Manger est toujours un enjeu.

Voilà.

Je ne cherche nullement la polémique à travers cet acte délicieux que l'on se doit d'accomplir au minimum 3 fois par jour selon l'estimé Guide Alimentaire Canadien, mais l'énoncé me semblait impérieux et tellement incontestable.

L'humain s'est dénaturé dans sa relation avec la nourriture. En effet, il y a fort longtemps que chez le bipède l'action de s'alimenter répond à toutes sortes de besoins autres qu'alimentaires.

La seule vue d'un canapé au saumon fumé me fait jouir. La notion de plaisir dans la nourriture peut devenir si intense, autant dans l'anticipation que dans le passage à l'acte, qu'elle rivalise sans conteste avec la jouissance sexuelle. Il ne lui manque en réalité que le sens du toucher pour détrôner son grand rival au sommet des palmarès des grands plaisirs de la vie.

Les deux rivaux naissent d'un besoin fondamental, les deux se sont éloignés de leur nature vitale pour flirter avec la culture. Chacun à sa façon.

Chacun a ses chaînes télé spécialisés. Chacun est devenu un acte obssessif, dangereux, une récupération outrancière par le monde de la pub. Chacun nécessite un contrôle, une certaine mesure, mais chacun est exploité dans l'excès. Chacun peut devenir un acte punitif, masochiste.

Fin du parallèle qui pourrait être sans fin.

Là où la bouffe devient spécialement un enjeu pour les nantis, c'est lorsqu'on se définit dedans, et ce autant dans le refus de se nourrir comme mode d'expression de notre mal-être que dans celui de se gaver d'aliments pour combler un certain vide, peut-être existentiel.

Pour moi l'enjeu était de réaliser à quel point je me remplissais de nourriture afin de combler les nombreuses insatisfactions de ma vie. Je n'ai plus ce besoin. J'arrive à me combler de bien d'autres façons. Manger demeurera un plaisir fabuleux me donnant envie régulièrement d'en grogner, mais manger ne me domine plus.

On doit définir mais la bouffe ne doit pas nous définir.

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