dimanche 11 octobre 2009

Manger est toujours un enjeu.

Voilà.

Je ne cherche nullement la polémique à travers cet acte délicieux que l'on se doit d'accomplir au minimum 3 fois par jour selon l'estimé Guide Alimentaire Canadien, mais l'énoncé me semblait impérieux et tellement incontestable.

L'humain s'est dénaturé dans sa relation avec la nourriture. En effet, il y a fort longtemps que chez le bipède l'action de s'alimenter répond à toutes sortes de besoins autres qu'alimentaires.

La seule vue d'un canapé au saumon fumé me fait jouir. La notion de plaisir dans la nourriture peut devenir si intense, autant dans l'anticipation que dans le passage à l'acte, qu'elle rivalise sans conteste avec la jouissance sexuelle. Il ne lui manque en réalité que l'accomplissement dans le toucher pour détrôner au niveau sensoriel son grand rival au sommet des palmarès des grands plaisirs de la vie.

Les deux rivaux naissent d'un besoin fondamental. Les deux se sont éloignés de leur nature primitive pour flirter avec la culture, chacun à sa façon.

Chacun a ses chaînes télé spécialisés. Chacun est devenu un acte obssessif, dangereux, récupérés de manière outrancière par le monde de la pub. Chacun peut devenir un acte punitif, masochiste.

Fin du parallèle qui pourrait être sans fin. Oui je sais, il y avait une belle opportunité d'homonymes juste là...

Là où la bouffe devient un problème pour les nantis, c'est lorsqu'on se met à se définir à travers elle, autant dans le refus de se nourrir comme mode d'expression de notre mal-être que dans celui de se gaver d'aliments pour combler un vide, probablement existentiel.

Pour moi l'enjeu consistait à réaliser à quel point je me suis remplie de nourriture afin de pallier à de nombreuses insatisfactions de mon quotidien. Je n'ai plus ce besoin. J'arrive dorénavant à combler ma vie de bien d'autres façons. Manger demeurera un plaisir fabuleux me donnant régulièrement envie d'en grogner, mais manger ne me domine plus.

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