mercredi 23 décembre 2009

Il a l'air d'un fantôme. Pourtant...

Onirique, il flotte dans le cadre, insaisissable. On dirait qu'il attend juste qu'on pèse sur Play afin que cet extrait d'un flashback de film fantastique nous replonge dans le moment tragique où il disparaît. On voudrait lui saisir la main avant qu'il ne franchisse cette porte qui va irrémédiablement l'extirper de notre réalité.

Bon, ok, c'est creepy. J'arrête. J'écoute trop de films...

Noël qui approche me fait penser aux fantômes dans nos vies. Ceux qui sont dorénavant d'un autre monde (si cela est possible, à vous de décider) comme ceux qui sont toujours animés mais qu'on a effacé de notre vie.

Ou ceux qui nous ont rayé de la leur...

Il y a aussi le fantôme de celui avec qui on a partagé un moment festif qu'on sait enfui à jamais.

Il y avait ce gars, Dany, quand j'avais peut-être 20 ans. Il semblerait que les cellules de son cerveau ont décidé de se reproduire à un rythme effréné. J'ai le doux souvenir d'une très modeste et savoureuse veillée de Noël de cégepiens qui s'appliquaient à refaire le monde.


Puis il y a Guillaume qui a donné le coup de marteau ultime le 23 novembre dernier. Ça va sûrement faire un gros trou dans son mur familial demain.

Je pense à ce père que j'ai choisi de ne pas réapprivoiser; je me demande néanmoins de quoi avait l'air ses humbles réveillons avant qu'il ne décide qu'il est l'heure d'aller fêter ailleurs.

Et puis il y a cette famille qui ne se peut plus d'en être une. Et puis celle qui change de définition.

Parfois je me dis que c'est Noël tel qu'on l'espère qui est le pire des fantômes. Ces derniers temps, j'ai constaté une importante lassitude face à ce fatidique 25 décembre. Les gens semblent accablés par toutes ses conventions. J'en connais même qui ont pleinement choisi de réveillonner seul.

Personnellement, je ne l'appréhende pas. Je sais que je ne vais pas me réveiller le 26 au matin en me disant que c'est un autre Noël qui m'a échappé. Celui-ci, pour une fois, il va me ressembler.

La vie est vachement évanescente. Faites gaffe. Les enfants grandissent, les parents grisaillent, n'oubliez pas d'être heureux un peu. Qui sait ce dont demain sera fait.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire