mercredi 17 février 2010

... vraiment l'art de la photographie est de capturer le beau côté des choses et voir le monde comme personne ...

L'énoncé de Dominique m'a tellement plu que ça me travaille encore.

Il a mis en mots ma compulsion.

Vous avez donc sous les yeux ma façon de voir la vulgaire ruelle pour bennes à ordures de grande métropole nord-américaine.

Et pour moi, c'est beau.

C'est beau au-delà du sale et du malfamé car dans ma façon de la voir comme personne, cette ruelle est justement belle et riche.

Ses lignes m'étourdissent. Ses escaliers en double quart tournant. Ses sentiers tracés par les voitures dans la neige. Ses points fuyants en perspective étant donné la profondeur des lieux.

Et puis toutes ses textures. Sa brique, son plastique, son béton. Ses traces de sang de l'avant-veille dans la neige. Ses graffiti.

Et évidemment sa lumière. Le soleil qui s'indiffère de la laideur ambiante et qui règne partout. Jusqu'à transpercer la vapeur qui exhale des bouches d'aération.

Le lieu n'a rien de complaisant, il est redoutablement authentique. Chacun des items que comporte cette ruelle moche remplit un dessein précis.

L'endroit revêt un a priori si repoussant qu'on s'y met instantanément sur le qui-vive.

On n'y donne clairement pas dans la dentelle. Son quotidien doit être régulièrement l'hôte de tant de scènes invraisemblables pour n'importe quel sous-sol de cinéma maison...

C'est marqué au fer rouge du lieu incarné et ça, c'est vachement beau.

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