dimanche 21 février 2010

Aujourd'hui, j'ai rencontré Scott.

Oui, bon je sais, ça n'a pas l'air d'un Scott sur la photo...

Rencontrer comme dans Se trouver en présence de quelqu'un en allant au devant de lui, de manière voulue, préméditée.

C'est à peu près ce que j'ai fait.

Ça faisait un bon 10 minutes que je l'observais en sirotant un café et il me précipitait dans une bonne humeur contagieuse.

Scott joue de l'accordéon et percutionne sur une valise devant le stationnement du Marché Jean-Talon.

Bien entendu que j'allais moi aussi lui faire ma contribution monétaire. Scott fait sourire tous les passants avec ses mélodies et sa jolie voix racoleuse et caverneuse. Un gros monsieur barbu a même sorti son harmonica pour l'accompagner; bref, du beau bonheur à l'état brut.

Je devais découvrir Scott, the one man band.

Des milliards de magnifiques de petites taches de rousseur dont l'épidémie semblait mondiale. Trapu. La poignée de main très ferme du gars décidé mais le regard pâle perdu du gars un peu intimidé.

Le spectre de ses expressions faciales se déploie aisément dès qu'il entonne la moindre mélodie. Et c'était un large spectre. Un joli spectre. J'ai toujours été très impressionnée par les gens qui chantent dans la rue. Que d'abandon. Les barrières de la pudeur sont complètement défoncées au profit de nos oreilles.

Sa conversation est posée. Malgré les tonnes de questions qui doivent toujours se répéter, Scott semble réfléchir toutes ses réponses et il les formule avec candeur.

Son rire est franc mais discret. Il vous regarde droit dans les yeux en sachant saisir l'opportunité; il vend son cd mais n'en fait pas des tonnes avec ça.

J'ai bien failli l'acheter sans en avoir entendu le moindre extrait car évidemment, Scott fredonne plutôt des airs populaires dans la rue afin d'accrocher les passants et c'est LÀ qu'il vous annonce qu'il joue au Quai des Brumes vendredi prochain.

Habile, non?

Un peu comme moi qui vient de lui faire de la réclame...

Rencontrer quelqu'un, c'est un peu comme goûter un nouveau fruit. On est plein d'anticipation à l'idée de découvrir si la chair sera douce et sucrée malgré une pelure fade et rugueuse.

Ah oui, la fille sur la photo ne se sait pas là, donc vous pouvez bien me dénoncer si vous la reconnaissez... Je la soupçonne d'être gênée malgré le fait qu'elle soit lumineuse sur chacune de mes photos.

Elle volait tout le soleil ce jour-là.

Ici, son geste délicat trahit à 100 miles à l'heure sa fragilité.

Je ne l'ai pas vraiment épluchée mais la chair de son fruit semble vachement complexe et élaborée.

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