samedi 27 novembre 2010

Etre deux sur le banc.

Regarder en avant, dans la même direction que l'autre.

Cote à cote.

Comprendre ses regards puis se livrer dedans, s'y abandonner.

Lui confier ses peurs, ses fantasmes les plus fous.

Discuter des nuits entières dans l'obscurité d'une chambre à coucher.

Lui ouvrir les portes de son jardin secret.

Le voir jouir, pleurer.

Avoir quelqu'un dans qui s'enfouir.

Quelqu'un à qui raconter ses cauchemars pour les exorciser.

Remplir ses poumons du parfum de son oreiller pour compenser son absence.

S'entendre reprendre ses expressions favorites.

Puis un jour on envisage la vie différemment.

Son discours devient verbeux, rigide.

On lui fait mal, malgré une lointaine promesse.

On anticipe la prochaine nuit où l'on aura toute la place dans le lit.

On peste contre ses tics.

On l'envoie promener en parlant entre ses dents.

On le dénigre devant ses amis.

On ne cherche plus sa main en prenant une marche.

On n'offre plus de faire des crêpes le dimanche matin.

Quelqu'un a claqué des doigts à un moment donné et on s'est réveillé tout seul sur le banc.

On n'a jamais voulu voir l'autre assis sur le bout du banc, prêt à se lever.

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