dimanche 12 septembre 2010

Quand on va au bout de soi.

Quand on décide d'aller gratter. Lorsqu'on arrache le beau vernis propret parce qu'on n'arrive plus à nier ce qu'il y a en-dessous.

Lorsqu'on est confronté à toutes ses couches cumulées.

Lorsque la crasse nous saute au visage.

Quand toutes les peurs éludées, tous les mauvais souvenirs, toutes les pensées sombres et négatives nous envahissent.

Paniquer. Se calmer. Affronter.

Quand on oublie momentanément pourquoi l'on fait ce que l'on fait.

Quand soudainement tout perd son sens.

Quand on se dit qu'on est complètement fêlé.

Quand on croise l'apitoiement, le découragement, l'accablement.

Puis l'écoeurement.

Lorsque tout le monde nous répète qu'il y a une fin mais qu'on ne voit vraiment pas comment on pourrait y croire.

Lorsque finalement on trouve de quoi se botter le cul.

Traverser la vase. Se débattre dans les maudites algues. Vouloir avancer. Vouloir croire que le but est bien droit devant.

Circonscrire les bouées, les garder en vue, les savoir présentes tout en les envisageant strictement pour ce qu'elles sont, soit de simples guides.

Savoir faire sans. Préserver ses facultés pour l'objectif.

Se rappeler l'objectif. C'est souvent aussi bête que définir ce que l'on veut.

Beaucoup ne savent pas ce qu'ils veulent. Ou pire, ils ont oublié de vouloir quelque chose.

Ne pas se noyer, au sens propre comme au figuré.

Et puis entrevoir le quai.

Le quai ou le tunnel. La lumière, la solution.

Le fil d'arrivée.

L'endroit d'où l'on émergera.

Devenir encore plus fort pour avoir oser creuser, être aller au fond, dans l'insondable.

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