mercredi 11 août 2010

Les voyages ne forment pas que la jeunesse.

Elles forment le caractère aussi. Et pas seulement celui de la jeunesse.

Voyager, c'est s'adapter.

Quitter une zone de confort, une habitude, la formule rassurante et éprouvée d'un mode de vie quotidien pour aller se déstabiliser plus loin.

Comme ça, alors que c'est pas nécessaire.

Par curiosité.

Pour tuer l'ennui (certains disent pour changer le mal de place, mais d'après moi le mal est immuablement situé dans notre tête, donc ça ne sert à rien de cumuler les kilomètres).

Pour se trouver ailleurs. Ou se révéler à soi-même. C'est en fait un peu la même chose dans ce cas-ci.

Si vous voulez savoir de quel trempe vous êtes faits, partez en voyage.

Et si vous voulez savoir quel genre de compagnon vous êtes réellement, amenez quelqu'un avec vous.

Rien de bien exotique n'est d'ailleurs requis.

Pour nous, la simple terrasse Dufferin du Château Frontenac une pluvieuse nuit d'été nous a amplement suffit.

Suffit pour constater que nous étions des êtres de compromis.

Suffit pour voir la magie partout.

Suffit pour observer que notre bonheur tenait dans peu de choses vraiment.

Dans la découverte. Dans notre liberté.

On grandit en voyages. Même si parfois des choses se cassent. Même si parfois le moins gracieux se révèle. Les mécanismes de défense se mettent en marche. On observe ses congénères d'un autre monde et ceux-ci s'empressent de nous renvoyer en plein visage ce qu'on cherche à ignorer ou oublier en soi.

On perd nos repères. L'intimité prend le bord. Si on partait dans l'espoir de fuir quelque chose, c'est précisément là que ça nous rattrape.

C'est dur voyager.

Et pas seulement physiquement.

Je veux dire que c'est confrontant.

Et c'est très bien ainsi.

Mes premiers voyages furent catastrophiques. Je n'y étais pas.

Puis, j'ai compris que la sécurité était ailleurs que dans l'odeur familière d'un oreiller.

Je peux maintenant être heureuse ailleurs puis ravie de retrouver ma tanière.

Je peux maintenant faire les voyages autrement que dans ma tête.

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