dimanche 22 août 2010


Bientôt, je vais avoir 40 ans.

Je ne sais pas trop comment c'est arrivé, c'est ainsi.

Bon, crise de la quarantaine d'une milliardième personne qui passe par là? Sûrement.

En fait, du big forty, je m'en tamponne pas mal le coquillard; ma tête, je la vois changer tous les jours. Il ne réside pas là le choc.

Le choc, il est plutôt dans la réalisation du «je ne sais pas trop comment c'est arrivé».

Et merci mille fois à tous ceux qui ont tenté maintes fois de me convaincre que je n'ai pas perdu tant d'années de ma vie et que ce que j'ai vécu, j'avais à le vivre... C'est fort charitable, mais y'a personne qui va me convaincre du contraire: j'ai perdu beaucoup de temps dans ma vie.

J'ai gaspillé. Honteusement. J'ai dilapidé les heures. Big Time.

Toutes ces journées passées à ne pas être heureuse. À attendre que quelque chose se produise ou que quelqu'un arrive. Tous ces épisodes de longues minutes à me faire chier dans une file d'attente ou à m'engourdir l'oreille sur un combiné téléphonique pour des conneries pas importantes.

Toutes ces heures que je ne récupérerai jamais car perdues à angoisser à cause de mon fichu disque dur délirant, digne champion des scénarios catastrophiques à la Canal D.

Toutes ces années gaspillées à mettre des «si seulement» dans toutes mes phrases. Tout ce temps foutu en l'air en pensées nocives à envier les autres.

Si je me mettais à tourner la page et à vouloir oublier combien j'ai perdu de temps, ça ne me rendrait pas plus sereine.

Mais endormie? Si.

Anesthésiée? Encore plus.

Je préfère rester en colère et me cogner régulièrement la tête dans un mur afin de me rappeler que le temps presse.

Je préfère vivre ma vie comme si elle n'avait pas de lendemain.

Là au moins, je sais que je suis en train de vivre.

Les regrets, j'en aurai quand je serai morte.

Tous les jours où je me botte le cul à me rappeler que je suis vachement privilégiée d'être encore là, la vie me gratifie de petits moments de grâce. Là encore, je sais que je suis en train de vivre.

Dès lors, je ne gaspille pas. Je deviens hyper-consciente de tout ce que je suis capable d'accomplir. Hyper-consciente de tout ce que je peux aller voler au temps qui passe pour aller me le tatouer dans le compartiment des souvenirs qu'on sait éternels.

Oui, bon je n'ai pas une once de patience et je peut être franchement désagréable mais c'est ma fucking vie.

Ce n'est pas le compteur de quelqu'un d'autre qui défile.

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